On aimerait bien se passer d'un refroidissement (ou de plusieurs) au cours de l'hiver. Personne n'aime être cloué au lit avec le nez qui coule, une toux bruyante, les yeux larmoyants, ni être évité par les collègues, encore moins renvoyé à la maison.
Reste que les infections banales remplissent les salles d'attente tous les hivers, font grimper l'absentéisme dans les entreprises et les magasins, et augmentent le chiffre d'affaires des « médicaments contre la grippe », généralement inefficaces, ainsi que, malheureusement, des antibiotiques.
Auteur : Dr. Claudia Rawer, 11.15
Maux de gorge, toux, rhume et enrouement frappent beaucoup de monde durant la saison froide. Si le système immunitaire est affaibli, les virus du refroidissement ont le champ libre. Contre cela, il existe de nombreuses méthodes préventives, entre autres grâce aux plantes. Des mesures comme le lavage des mains, le nettoyage des appareils fréquemment touchés comme le téléphone, les interrupteurs, les rampes d'escalier, ne plus « faire la bise », aérer régulièrement, adopter une alimentation saine et variée, boire beaucoup d'eau ou de thé, sortir fréquemment au grand air, dormir suffisamment. Mais tout cela, vous le savez déjà.
Toute l'année, nos défenses immunitaires surveillent notre santé, généralement dans l'ombre, de manière invisible, sans qu'on en ait conscience. Pendant la saison froide, nous pensons de nouveau à ce vaste réseau de protection de notre organisme, conçu pour attraper les microbes, les neutraliser et les chasser.
Sur le principe, tout cela fonctionne comme une entreprise extrêmement bien organisée. Le transport, la production, le stockage, la logistique et la sécurité sont au top niveau dans un système immunitaire bien formé, ils sont reliés entre eux et poursuivent la même stratégie. La structure de base des défenses est fabriquée par le système lymphatique, qui relie les organes. Il transporte les cellules immunitaires vers les organes via la lymphe et éloigne les agents pathogènes. Le sang joue également un rôle important dans le transport des cellules immunitaires, des anticorps et des substances solubles. De nombreux organes participent à ce réseau de protection : outre les vaisseaux lymphatiques et les ganglions, il s'agit par exemple des muqueuses et de la peau, des voies respiratoires, des amygdales, de la rate, de la moelle osseuse, des intestins et, avant la puberté, du thymus, une hormone qui s'atrophie pendant la croissance.
Les organes du système immunitaire produisent des cellules immunitaires ou les stockent jusqu'à ce qu'elles agissent. Elles se trouvent généralement à des endroits de passage important de microbes : ainsi ces sentinelles peuvent rapidement intervenir. Au moins cinq différents types de cellules communiquent via les neurotransmetteurs, détectent les intrus, fabriquent des anticorps pour combattre les microbes, et attaquent les cellules infectées (également les cellules tumorales) qu'elles détruisent.
C'est un véritable défi de maintenir en activité cette entreprise bien organisée, surtout au cours des saisons où les conditions extérieures rendent le travail difficile. Temps froid et humide, air sec, pièces fermées et surchauffées : les virus ont le champ libre.
Le meilleur allié végétal d'un système immunitaire solide est bien entendu le rudbeckia pourpre (Echinacea purpurea).
L'échinacée, reste le remède végétal le plus étudié et le plus efficace pour renforcer le système immunitaire. Des études isolées portant sur l'échinacée donnent souvent des résultats contrastés, en raison des différentes orientations relatives à l'étude.
Cependant, les meta-analyses ne cessent de mettre en lumière ses atouts : on tombe bien moins souvent malade, et si c'est le cas, la durée du refroidissement est plus courte. Les préparations à base de plantes fraîches ont ici encore une longueur d'avance, comme dans d'autres domaines de la phytothérapie.
L'eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), et l'eupatoire perfoliée (E. perfoliatum), également connues sous le nom d'herbe de Sainte-Cunégonde ou herbe des Indiens, étaient utilisées en médecine nord-américaine pour soigner les refroidissements, notamment en cas de fièvre, ainsi que la malaria, la dengue ou la grippe. Les scientifiques pensent que l'eupatoire agit sur le système immunitaire, cependant la plante n'a pas été suffisamment étudiée.
La racine de la Taïga hérissée (également appelée ginseng de Sibérie, Eleutherococcus senticosus), qui pousse en Chine, au Japon, en Corée et en Sibérie, a surtout été corrélée à un effet stimulant les défenses dans des études provenant de Russie et de Chine. Les composants de la racine de la Taïga sont mieux connus que ceux de l'eupatoire. Ainsi, les acides rosmarinique et chlorogénique sont réputés antiviraux et antibactériens.
La poudre de racine de la Taïga est disponible en gélules, en Allemagne et en Suisse. La prudence est toutefois recommandée en cas d'hypertension ; en association avec d'autres médicaments comme les antidiabétiques, l'insuline, les somnifères et les anticoagulants, des effets secondaires indésirables peuvent survenir. L'Eleutherococcus ne doit pas non plus être absorbé avec des produits stimulants comme le café, cela pourrait provoquer des troubles du sommeil et une hyperactivité.
Le gingembre : réchauffant, merveilleux, bienfaisant
Même un roi peut avoir besoin d'aide, et nous pouvons faire quelque chose de plus durant l'hiver pour rester en forme. Deux racines sont à notre disposition pendant la saison froide : le gingembre aromatique et le raifort au goût piquant.
Selon le Dr. Eberhard Wormer («Antibiotiques verts», idée de livre du magazine de la santé 9/15), le gingembre a une action antivirale contre de nombreux virus de refroidissement et de grippe, sans parler de ses propriétés antibactériennes.
Les substances amères gingérol et shogaol auraient également une action stimulante sur les défenses immunitaires. Lorsque le refroidissement s'est déjà déclaré, le gingembre peut apaiser des symptômes comme l'écoulement nasal, la toux rauque, les frissons, et possède une action anti-inflammatoire. Le gingembre se consomme en infusion et est délicieux dans des soupes, des pâtes ou des plats au wok, ou avec de la viande ou du poisson. Il ne faut pas faire cuire trop longtemps ce tubercule piquant, car il perdrait son arôme et ses effets. Les composants essentiels du raifort sont ses huiles de moutarde (phényléthyle et allyle). Ils préviennent différents virus de la grippe et du refroidissement, cette racine a également une action antibactérienne marquée. De petites quantités suffisent à renforcer le système immunitaire. Ainsi, en hiver, il est recommandé de conserver une racine de raifort au réfrigérateur ou dans la cave, et de l'utiliser amplement. Il faut laver, éplucher, râper et consommer seulement la partie utilisée, car les huiles essentielles s'évaporent très vite.
Alfred Vogel conseillait déjà à l'époque d'en absorber chaque jour une petite portion, dans la soupe, avec du fromage blanc ou sur du pain. Le raifort est rafraîchissant dans une salade de carottes, qui devient alors moins sucrée, c'est également un ingrédient remarquable pour agrémenter d'autres légumes en salade. Les tiges peuvent être conservées dans un torchon humide dans le bac à légumes du réfrigérateur pendant plusieurs semaines, ou bien dans un seau rempli de sable dans une cave fraîche.
Le recours à la vitamine C pour lutter contre les refroidissements ou pour accompagner le traitement a longtemps été controversé. On sait désormais que malheureusement elle est inutile. Indirectement cependant, via le système immunitaire, la vitamine peut s'avérer intéressante : différents types de cellules du système immunitaire ont en effet besoin de vitamine C pour fonctionner, et pourraient ainsi le renforcer.
Grâce à nos repas riches, une carence en vitamine C est peu probable, aussi l'absorption (excessive) de comprimés de vitamine C n'est pas pertinente. Tant que l'on est en bonne santé et que l'alimentation est diversifiée, on consomme suffisamment de vitamine C. En hiver, il est bon de manger des légumes riches en vitamine C, comme le chou sous toutes ses formes, notamment le chou vert. Les agrumes, mangues et goyaves importés contiennent également une teneur élevée en vitamine C.
Si vous avez l'impression qu'il vous faut un stimulant, essayez ces plantes régionales revigorantes : le cynorrhodon (1250 mg de vitamine C pour 100 g) ou l'argousier (450 mg / 100 g). Les remèdes à base de plantes fraîches Echinaforce sont fabriqués à partir de la fleur fraîche et de la racine du rudbeckia pourpre.
Un refroidissement est déclenché par des virus. Plus de 200 microbes, provenant de différentes familles virales nous ont déjà affectés notamment durant la saison froide. Les antibiotiques sont efficaces uniquement contre les bactéries, ils ne servent à rien en cas de refroidissement !
Bien que l'on entende souvent : « j'ai la grippe » et que le terme médical « infection grippale » entretienne la confusion, un refroidissement n'est pas une grippe. C'est une infection bénigne, généralement peu marquée, tandis que la véritable grippe (influenza) est une maladie à prendre au sérieux.
Un refroidissement apparaît souvent peu à peu : la gorge pique, on éternue, on tousse. Lorsqu'on attrape la véritable grippe, on se sent soudainement très faible, éteint, mal en point. Courbatures et maux de tête, fatigue intense et forte fièvre indiquent généralement la grippe. De tels symptômes doivent amener à consulter un médecin, tandis qu'un refroidissement ordinaire se soigne facilement à la maison.