La grippe chez les séniors

Contrairement à un refroidissement, une grippe apparaît d'un seul coup: Les personnes atteintes souffrent subitement d'une forte fièvre, de toux et de fortes douleurs musculaires ou bien de maux de tête. Chez les personnes d'un certain âge cependant, il n'est pas rare que la maladie évolue à bas bruit. Un tiers d'entre eux n'a même pas de fièvre. La grippe se manifeste chez eux par un état de confusion aiguë et une faiblesse généralisée. Les experts mettent en garde contre les erreurs ou retards de diagnostic que cela peut entraîner.

La raison des symptômes de la grippe différents chez les séniors est le vieillissement du système immunitaire (sénescence immunitaire) qui débute aux alentours de 50 ans. La production d'anticorps est en baisse, tout comme l'immunité à médiation cellulaire. Une dysfonction se produit ensuite aussi bien au niveau du système immunitaire inné qu'acquis autant sur le plan moléculaire que cellulaire.

Cette défense qui s'essouffle est aussi la raison de l'absence de fièvre. Dans un organisme sain, la fièvre apparaît en réponse à une infection. Lorsque des agents pathogènes (en l'occurrence des virus de la grippe) pénètrent à l'intérieur du corps, le système de défense les combat. Cela libère des messagers chimiques qui arrivent au cerveau, à l'hypothalamus (partie vitale du diencéphale, le «centre de commandement» de notre corps). Ils y donnent le signal d'augmenter la température corporelle. L'activation du métabolisme et un travail musculaire renforcé font augmenter la production de chaleur - le résultat est que l'on tremble, frissonne ou grelotte. Chez les personnes dont le système immunitaire a vieilli, aussi bien la production des substances provoquant de la fièvre (pyrogènes endogènes) que la réaction à ces derniers est en baisse. Dans l'ensemble, les séniors présentent une thermorégulation affaiblie et une température basale plus basse.

Plus les patients sont âgés, plus l'évolution de la maladie est critique selon les experts. Le système immunitaire qui diminue est la raison pour laquelle une infection à influenza entraîne davantage de complications et de décès chez les personnes de plus de 60 ans. En présence d'une affection chronique des poumons ou bien cardio-vasculaire et de diabète, une grippe peut provoquer une aggravation de ces maladies préexistantes en plus. Le risque de faire un infarctus ou un AVC suite à une infection à influenza est nettement plus élevé.

Cela fait un bon moment que l'on soupçonne ce lien; il a été confirmé par une étude publiée en 2018 au New England Journal of Medicine. Ainsi, le risque de survenance de ces troubles était multiplié par six durant les sept premiers jours de la grippe. Les infections aux virus de l'influenza du type B se sont avérées particulièrement dangereuses. Celles-ci multiplient même de dix le risque d'un infarctus du myocarde.