Les infections urinaires sont malheureusement fréquentes chez les femmes : entre 50 et 70 % d’entre elles en souffrent au moins une fois dans leur vie. Comment la soulager ? Quelles sont les mesures préventives à adopter ?
Outre les remèdes végétaux à base de raisin d’ours (feuilles et sommités) ou des fleurs d’échinacée pourpre (lat. Echinacea purpurea), les mesures suivantes peuvent apaiser les symptômes de la cystite :
Raisin d'ours (lat. Arctostaphylos uva-ursi)
Les douleurs lors de la miction et la fréquente envie d’uriner sont les signes caractéristiques d’une infection urinaire en cours. La vessie envoie au cerveau le signal d’aller aux toilettes presque en continu. Malgré les efforts, seules de légères quantités sont émises, parfois seulement quelques gouttes. La miction s’accompagne de sensations de brûlure et de douleur. Bien que la vessie soit vide, l’envie d’uriner persiste. C’est extrêmement désagréable.
Ces symptômes sont généralement dus à des bactéries, plus rarement à des champignons, qui circulent dans l’urètre jusqu’à la vessie. Les femmes sont nettement plus concernées que les hommes par ce désagrément. En effet, l’urètre de la femme est plus court, et l’anatomie des parties intimes facilite l’introduction des microorganismes pathogènes dans la vessie. L’entrée de l’urètre féminin se trouve à proximité de l’extrémité du tube digestif. Tandis que les bactéries n’ont pas leur place dans la vessie, l’intestin en abrite une multitude. Les microbes infectieux désagréables ne sont généralement pas des agents pathogènes externes, mais transitent de l’intestin vers la vessie.
Dans notre intestin se nichent pour notre bien quelque 400 souches bactériennes différentes. Cette communauté de milliards de microorganismes constitue ce que l’on appelle la flore intestinale, bien que les bactéries ne fassent pas partie du règne végétal. Elles forment cependant un écosystème dans l’intestin, lequel assure d’importantes fonctions. La flore intestinale est un élément essentiel de notre système immunitaire, elle stimule les défenses. Les petites particules nous aident à assimiler les aliments et fabriquent des vitamines. Mais la flore intestinale a bien d’autres talents : la juste quantité de bactéries saines dans notre intestin est la meilleure prévention contre les infections urinaires.
À première vue, cette corrélation ne semble pas logique, car la plupart des cystites sont provoquées par la présence d’Escherichia coli. Simplement désignée par E. coli, cette bactérie est hébergée dans notre intestin. L’environnement chaud et humide est idéal, elle profite des nombreux nutriments qui circulent. Tous les mammifères dépendent de ce minuscule organisme, et vivent en symbiose avec lui, c’est-à-dire que chacun y trouve son intérêt. Les bactéries E. coli fabriquent par exemple de la vitamine K, indispensable à la coagulation sanguine et à la formation osseuse. C’est donc une bactérie amie très précieuse, à condition qu’elle ne se multiplie pas excessivement et qu’elle reste bien sagement dans l’intestin.
Bien entendu, les bactéries E.coli ne quittent pas d’emblée l’intestin pour se faufiler dans l’urètre. C’est souvent nous qui provoquons ce passage. Il s’agit d’une infection de contact. La meilleure prévention contre les troubles de la vessie est une hygiène irréprochable. Autrement dit : après être allée à la selle, il faut impérativement s’essuyer de l’avant vers l’arrière, et jamais l’inverse. Cela contribue à tenir la cystite à l’écart. Les femmes ayant une activité sexuelle sont plus souvent concernées, car les contacts sexuels peuvent occasionner un déplacement des bactéries.
Il est conseillé d’aller aux toilettes après chaque rapport sexuel, puis de rincer à l’eau les parties intimes. Renoncez aux produits à base de savon, car ils affaiblissent les défenses immunitaires vaginales et augmentent le risque d’infection.
Non seulement les rapports sexuels, mais également leurs conséquences présentent un risque de cystite. En effet, les femmes enceintes sont plus souvent touchées par l’infection, laquelle peut par ailleurs entraîner de sévères complications durant la grossesse. La présence de bactéries dans l’urine ne s’accompagne pas forcément de symptômes, mais augmente le risque d’un accouchement précoce. L’utérus se détend pendant la grossesse pour laisser de la place au futur bébé. Cela accentue la pression sur la vessie, qui se trouve parfois coincée. En outre, les urines des femmes enceintes contiennent plus de sucre et de protéines. Comme les bactéries sont gourmandes, elles se multiplient plus rapidement que d’habitude.
Les femmes d’un certain âge, comme tous ceux qui souffrent de troubles de la miction, font également partie du groupe à risque. Les femmes souffrant d’incontinence urinaire sont particulièrement exposées. Lorsque le sphincter de la vessie vieillit et se ramollit, il ne ferme plus correctement l’urètre. Par conséquent, la vessie ne parvient plus à stocker de grands volumes d’urine. Des fuites urinaires s’ensuivent. En fonction des conditions physiologiques, il existe des moyens pour aider les personnes concernées à vivre normalement. Dans la plupart des cas, les protections d’incontinence viennent en aide. Il existe une multitude de produits différents. Reste que porter une serviette d’incontinence augmente le risque de contracter une infection de la vessie, notamment lorsque le trouble s’accompagne d’incontinence anale.
Les enfants sont moins concernés par les cystites que les adultes, mais il arrive que des petites filles en souffrent. Les infections de contact sont généralement en cause. Les enfants ne connaissent pas bien les règles d’hygiènes appropriées ou ne s’en soucient guère. Lorsqu’une fillette doit aller à la selle alors qu’elle en train de s’amuser, elle ne prendra qu’à peine le temps de s’essuyer. C’est ainsi que les bactéries passent à l’offensive. Chez les enfants, les symptômes sont difficiles à identifier. Si une petite fille va sans arrêt aux toilettes ou qu’elle a des fuites urinaires, il est temps de procéder à un test urinaire.
Les garçons et les hommes sont rarement touchés par les douleurs de la cystite. Lorsque cela arrive, cela concerne généralement des hommes d’un certain âge. Des troubles de la prostate sont alors en cause, en effet, cette glande grossit au fur et à mesure des années, exerçant une pression sur l’appareil urinaire. Si la pression est telle que la vessie ne se vide pas entièrement, il reste de l’urine à l’intérieur. Un terrain idéal pour les bactéries. Les infections urinaires chez les seniors peuvent être le signe d’un début d’hypertrophie de la prostate ou révéler la présence d’une tumeur en cours de développement. Il est donc vivement recommandé de consulter un médecin en cas de troubles.
En cas de soupçon d’une infection urinaire, on effectuera un test urinaire simple. Ces tests instantanés, sous forme de bandelettes, sont vendus en pharmacie et se pratiquent à la maison. Il faut le faire avec la miction du matin, au lever. L’urine du matin a en effet été stockée plusieurs heures dans la vessie. La bandelette de test sera placée sous le jet de la miction, au milieu de l’émission : après avoir émis un peu d’urine aux toilettes, pour évacuer les éventuelles impuretés de l’urètre, on place un instant la bandelette sous le jet, puis on la retire et on finit de vider sa vessie normalement. La bandelette indique par différentes couleurs la teneur des éléments mesurés. Grâce à l’échelle des couleurs fournie avec le test, on peut évaluer le résultat. Un taux élevé de nitrite indique indéniablement un processus inflammatoire. Le nitrite est une liaison chimique composée d’azote et de deux molécules d’oxygène, qui n’a rien à faire dans l’urine. Il est formé par les bactéries. Le test instantané permet de détecter la plupart des infections urinaires.
Les infections urinaires doivent être traitées systématiquement, pour empêcher les bactéries de s’infiltrer plus haut dans le corps, notamment dans le pelvis rénal et les reins. Les antibiotiques constituent souvent le traitement de première intention. On sait que ces substances chimiques détruisent très rapidement presque toutes les bactéries. Les symptômes disparaissent presque aussitôt, malheureusement les récidives sont fréquentes. Les antibiotiques tuent les agents pathogènes de la vessie, mais également les bonnes bactéries de l’intestin, celles qui aident à lutter contre les cystites. C’est donc un cercle vicieux. Ce va-et-vient entre récidives et prescriptions d’antibiotiques peut être stoppé par des traitements alternatifs.
Tout ce qui renforce les défenses immunitaires contribue à réduire le risque d’infection : sortir et se dépenser au grand air, adopter une alimentation riche en vitamines, dormir suffisamment. Le repos renforce tandis que le stress affaiblit. Quant à la vitamine C, présente en abondance dans les agrumes, elle n’est pas recommandée dans ce cas précis.
L’acide de ces fruits parvient en effet dans l’urine et irrite les muqueuses sensibles. La bactérie E. coli possède de petits poils adhérant à sa surface, qui essaient de s’accrocher à la paroi de la vessie. Elle peut ainsi se nicher plus facilement dans la moindre lésion. D’autres substances irritantes provoquent les mêmes conséquences, comme le café, le thé, les boissons alcoolisées.
Si le jus d’orange est déconseillé, il faut par contre boire beaucoup. Plus on absorbe de liquide, plus la vessie éliminera d’urine. Chaque fois qu’on se vide la vessie, on se débarrasse d’une grande quantité des microbes gênants. Plus la vessie se remplit, plus on urine, mieux c’est. Il est important de boire beaucoup d’eau. L’idéal est de boire des infusions de plantes diurétiques et anti-inflammatoires. L’ortie, les feuilles de bouleau et de raisin d’ours, ou le thym, parmi d’autres plantes médicinales, peuvent être préparées en tisane en guise de traitement. Pour ceux qui ne préparent pas leurs infusions eux-mêmes, il existe un grand choix de tisanes diurétiques ou de dragées aux plantes ; ce sont des remèdes efficaces.
Mais la palme revient aux airelles. Leur jus rouge propose une boisson rafraîchissante, et pour en récolter encore plus de bienfaits, on peut étaler de la confiture d’airelles sur des tartines de pain et manger des airelles séchées de temps en temps. Les recherches n’ont pas établi avec certitude l’action des airelles. Il est probable que les airelles paralysent les poils adhérents de l’E. coli, qui ne pourra plus s’agglutiner. Il est recommandé de consommer les airelles avant le coucher, ainsi, leurs composants séjourneront toute la nuit dans la vessie et agiront d’autant mieux.
Outre ces traitements possibles, il est indispensable d’adopter une bonne hygiène urinaire. Les personnes sujettes aux cystites ou qui font partie d’un groupe à risque doivent aller souvent aux toilettes, sans attendre que l’envie soit pressante. Plus les bactéries restent longtemps dans la vessie, plus elles causent de ravages. Avant d’aller aux toilettes, il faut se laver les mains, afin de ne pas insérer de bactéries dans la zone génitale en s’essuyant.
Les sous-vêtements doivent être changés tous les jours. Comme pour toutes les infections, la chaleur est utile en prévention. Il convient de s’habiller chaudement autour du bassin, même si cela ne suit pas la mode actuelle. Placer une bouillotte sur le ventre en hiver lorsqu’on est couché renforce les défenses et apaise les douleurs. Des bains de siège chauds aux herbes médicinales sont bénéfiques en cas de vessie irritée.
Malgré toutes ces mesures, un traitement antibiotique est souvent nécessaire. Il est bon de ne pas oublier les bactéries amies, et de soigner la flore intestinale. Consommer beaucoup de légumes, de salades et de fruits y contribuera aisément. Les aliments contenant de bonnes bactéries, comme les yaourts ou le chou blanc cuit, reconstituent efficacement la flore dans les villosités intestinales. Il existe en outre des bactéries d’acide lactique et des médicaments pour restaurer la flore intestinale après un traitement antibiotique.
Dernière modification : 05-09-2019