Certains enfants mettent du temps à devenir propres. Il s’agit généralement d’un processus de maturité physiologique un peu long.
Auteur: Ingrid Zehnder, 03.14
En général, les enfants commencent à ressentir l’envie d’aller aux toilettes à l’âge de deux ans. Entre quatre et cinq ans, alors que la contenance de la vessie augmente, la plupart des enfants parviennent à la contrôler, tout d’abord la journée, puis pendant la nuit. Mais ces généralités ne s’appliquent pas à l’ensemble des enfants, et 20 % d’entre eux à l’âge de 5 ans, 10 % à 7 ans et 5 % à 10 ans mouillent encore leur lit la nuit. Les garçons sont deux fois plus concernés que les fillettes.
On parle officiellement d’énurésie nocturne lorsque le lit est mouillé au mois deux fois par mois après l’âge de cinq ans. Chez les deux tiers des enfants concernés, cela arrive toutefois plusieurs fois par semaine. Durant la journée, ces enfants n’ont aucun problème pour contrôler leur vessie. Les spécialistes estiment qu’il s’agit d’un trouble fréquent dans l’enfance (terme médical Enuresis nocturna)
Contrairement aux anciennes théories, l’énurésie nocturne des enfants qui n’ont pas acquis la propreté n’est pas corrélée à des problèmes psychiques. Ce n’est pas la même chose pour ceux qui étaient propres pendant au moins six mois et qui se remettent du jour au lendemain à faire pipi au lit (énurésie nocturne secondaire). Dans ce cas, des évènements perturbateurs ont pu provoquer ces troubles.
Acquérir la propreté résulte essentiellement d’un processus biologique de maturité individuel.
Lorsque l’énurésie nocturne est mal vécue par toute la famille, il est temps de consulter un pédiatre ou un urologue afin d’écarter toute cause physique et d’envisager une thérapie.
Les praticiens examineront notamment les reins, la vessie et l’urètre. Les anomalies anatomiques de l’appareil uro-génital doivent également être écartées, de même que les infections des voies urinaires, le diabète, ou des troubles neurologiques qui pourraient compliquer le contrôle de la vessie.
Généralement, l’énurésie nocturne est due à un retard de développement du système nerveux en charge du contrôle de la vessie. Cela signifie que les mécanismes complexes qui pilotent le fonctionnement de la vessie et le réveil ne sont pas encore entièrement formés.
Dans certains cas, l’hormone antidiurétique (ADH) n’est pas libérée en quantité suffisante. L’ADH régule la teneur en eau et en électrolytes. Le neurotransmetteur de l’hypophyse est acheminé dans le sang selon un rythme régulier pendant la journée, et freine la production d’urines pendant la nuit, ce qui fait qu’en principe le volume d’urine se réduit de moitié pendant la nuit. Si l’ADH n’est pas présente en quantité suffisante, l’urine accumulée peut provoquer des fuites. Cette hormone existe en préparation de synthèse. Pour les cas d’énurésie, ce médicament existe depuis 2008 uniquement sous forme de comprimés (à laisser fondre).
Pas pour tout le monde, cependant ce médicament agit efficacement et rapidement pour environ 60 % des enfants concernés ; l’enfant ne devra cependant rien boire après l’absorption du comprimé jusqu’au lendemain matin. Quelques effets secondaires peuvent apparaître : maux de tête, nausées, crampes. Cette thérapie hormonale ne convient pas aux enfants de moins de 7 ans, et ne sera pas administrée pendant plus de trois mois.
Les pédiatres et les urologues misent avant tout sur des thérapies comportementales basées sur des systèmes d’alarme, les traitements hormonaux seront prescrits en deuxième intention. De nombreuses études ont révélé que le réveil électronique était la meilleure méthode. Des pyjamas ou des surmatelas spéciaux (à alarme) détectent les premières gouttes et déclenchent une alarme, destinée à réveiller l’enfant et à l’inciter à aller aux toilettes. Ce système exige patience et motivation mais a fait ses preuves.