Problèmes à la nuque

Pencher, tourner, basculer vers la droite ou la gauche, l’avant ou l’arrière: les cervicales constituent la section la plus mobile de la colonne vertébrale. Elles doivent de surcroît porter le poids de la tête, qui fait en moyenne quatre kilos. Les muscles profonds et superficiels de la nuque, responsable d’une part de la stabilité, d’autre part de la mobilité, sont donc soumis à de plus fortes sollicitations et fatiguent plus rapidement.

Et pourtant, il est souvent impossible de déterminer précisément l’origine des douleurs à la nuque. On parle alors de douleurs «non spécifiques». Chez la plupart des personnes concernées, on retrouve des muscles tendus et crispés. Les mauvaises postures et la sollicitation excessive y jouent un rôle prépondérant. De manière générale, les longues périodes en position assise, une mauvaise posture et un manque de mouvement génèrent des problèmes dans la nuque. Des blocages se développent alors au niveau des vertèbres cervicales. Pour les compenser, les muscles se tendent, s’épaississent et appuient sur les nerfs: il n'en faut pas plus pour faire apparaître des douleurs.

Certaines catégories professionnelles sont nettement plus touchées que la moyenne, par exemple les personnes travaillant dans des bureaux ou sur ordinateur avec des postes de travail mal agencés, celles travaillant à la chaîne ou réalisant des travaux physiques (bâtiment, personnel soignant) ou encore travaillant souvent les bras tendus au-dessus de la tête, comme par exemple les peintres.

On sait aussi que les problèmes psychiques et le stress chronique se répercutent sur la nuque. Les personnes concernées contractent sans s’en rendre compte les muscles du cou, remontent les épaules et abaissent la tête; à la longue, cela produit des tensions.

Les douleurs à la nuque se manifestent généralement chez les adultes ou les personnes âgées. Cependant, les jeunes aussi peuvent en souffrir, par exemple s’ils passent beaucoup de temps avec la tête inclinée en direction de leur ordinateur ou téléphone portable. Dans la plupart des cas, les douleurs à la nuque ne sont pas dangereuses, et elles se dissipent souvent d’elles-mêmes. On distingue les douleurs aiguës (durée maximale de 30 jours) et subaiguës (quatre à douze semaines).

Si les douleurs s’installent ou s’aggravent, en cas de fièvre, en cas de fourmillements ou engourdissements dans les bras, de pression et de douleur dans la cage thoracique, il est alors nécessaire de faire contrôler la situation par un médecin généraliste ou un orthopédiste. Il est également recommandé de se faire examiner suite à une chute ou un coup sur la tête, ainsi qu’après un accident dans lequel les vertèbres cervicales ont été malmenées (le «coup du lapin»).

Une sollicitation constante et une tension uniforme de certains muscles au quotidien ou au travail entraînent leur durcissement durable. Il suffit parfois de prendre un courant d’air froid ou de dormir sur un oreiller trop épais, et les ennuis commencent.

Premier secours: appliquer de la chaleur et/ou faire bouger la tête dans toutes les directions, lentement et doucement; répéter les étirements plusieurs fois par jour. Masser le haut des épaules en mouvements circulaires. En cas de fortes douleurs, un antalgique léger pourra aider à court terme. L’essentiel: pas d’immobilisation, une petite promenade et une mobilisation prudente de la nuque feront du bien!

• La chaleur active la circulation et permet une meilleure irrigation des muscles, ce qui les détend. A chacun(e) de choisir sa méthode préférée pour un agréable délassement: douche bien chaude, écharpe, pack chauffant, serviette chaude, coussin chauffé rempli de noyaux de cerises, de fleurs de foin ou d'épeautre.
• Les cataplasmes au gingembre ont également fait leurs preuves: mélanger 3 cuillères à soupe de gingembre en poudre ou de gingembre frais râpé dans un demi-litre d’eau chaude, y tremper un chiffon de coton, bien essorer puis poser sur la zone douloureuse.
• Les emplâtres à la pomme de terre fonctionnent bien aussi. Ecraser une ou deux pommes de terre cuites, non épluchées, encore chaudes, entre deux feuilles de papier de cuisine; placer le tout dans un chiffon en coton, poser sur la nuque puis fixer autour du cou à l’aide d’une écharpe ou d’une serviette.
• La pharmacie de la nature: l’huile de millepertuis apaise les douleurs musculaires et articulaires; la pommade au camphre active la circulation et soulage les douleurs; le gel d’arnica montana aide à défaire les tensions musculaires d’une nuque raide.

• Les massages sont bienfaisants et relaxants, mais ils n’éliminent pas la cause des douleurs.
• L’acupuncture soulage les douleurs aiguës et peut également aider à Médecine manuelle: l’ostéopathie, la thérapie crânio-sacrée ou la chiropractie peuvent défaire des blocages articulaires et assouplir les muscles durcis.
• La physiothérapie aide à éliminer les blocages, à minimiser les gênes lors des mouvements, ainsi qu’à améliorer et éviter les erreurs de posture.
• La thérapie respiratoire peut contribuer à résoudre des tensions et crampes durables, dans la zone de la nuque et de la mâchoire entre autres.

• Le mouvement détend les muscles du cou, active la circulation sanguine et améliore ainsi la mobilité. Aller se promener, courir, nager (sauf la brasse) ou danser: tout cela aide à renforcer et détendre simultanément les muscles de la nuque.
• En prévention, il est utile de pratiquer des exercices de gymnastique d’étirement et de renforcement que peut vous montrer un(e) physiothérapeute.
• Le poste de travail doit être agencé de façon ergonomique; mettre l’écran à la hauteur des yeux, adopter une posture droite (sans remonter les épaules) et faire des pauses régulières afin de se détendre. Les personnes qui passent beaucoup de temps sur leur téléphone mobile devraient dans la mesure du possible s’asseoir à une table et y poser les avant-bras.
• Afin d’éviter les tensions pendant le sommeil, éviter de dormir sur le ventre, et favoriser un oreiller plat, ou bien un oreiller de soutien de la nuque.