Pour beaucoup de femmes, des mains soignées sont aujourd'hui synonyme de faux ongles. Des dermatologues mettent en garde contre cette tendance.
Auteur: Andrea Pauli, 7/19
De nos jours, les faux ongles font tout naturellement partie des soins de beauté des femmes. Bien que l'embellissement des ongles soit très populaire, les médecins ne cessent pas de mettre en garde contre une utilisation permanente. De plus, des infections, des modifications cutanées ou même des tumeurs éventuelles masquées par les ongles artificiels risquent de passer inaperçues.
Chacun des types d'ongles artificiels courants en ce moment possède ses inconvénients du point de vue médical.
Les ongles en gel sont particulièrement appréciés car ils sont relativement faciles à modeler. En règle générale, ils sont composés de trois couches posées sur l'ongle rendu rugueux au préalable. Il faut durcir la masse de remplissage des ongles en gel à l'aide d'une lumière UV ou LED.
La méthode au gel comprend aussi la gomme-laque, un genre d'hybride du vernis à ongles classique et du gel, auxquels on ajoute des substances appelées photo-initiateurs qui durcissent sous l'effet de la lumière UV et qui lient fermement la couleur aux ongles naturels. Ici aussi, on pose trois couches sur l'ongle rendu rugueux au préalable. Les médecins voient deux risques pour les méthodes au gel. Il y a d'une part les matières en soi - ainsi les teintes de gomme-laque peuvent déclencher des allergies ou de l'eczéma de contact. Mais le risque de cancer de la peau est plus important.
Déjà en 2017, des chercheurs ont alerté sur le fait que l'on suspecte les lampes UV de causer des cancers de la peau. Ce risque est dû aux rayons ultraviolets auxquels les ongles sont exposés durant plusieurs minutes lors de la pose.
Des médecins conseillent donc d'au moins préparer les ongles à cette procédure en appliquant une protection anti UV.
Les ongles en acrylique sont fabriqués à l'aide d'un procédé utilisant une poudre et un liquide. La pâte durcit sur l'ongle. Durant ce processus, des petites molécules réticulées forment une matière plastique macromoléculaire. Si l'on utilise du méthacrylate pour cette procédure, cela peut déclencher des allergies, des irritations et modifications cutanées tout autour de l'ongle. Comme les ongles en acrylique sont assez durs, l'ongle peut facilement se décoller ou être blessé en cas de choc. Dans des cas extrêmes, l'ongle naturel sera arraché lui aussi.
Pour les ongles en fibre de verre, la surface de l'ongle est rendue rugueuse à l'aide d'une lime fine. La toile en fibre de verre est une petite plaquette autocollante, découpée au moyen de ciseaux spécifiques en fonction de la taille de chaque ongle et collée ensuite.
Pour la méthode du vernis à ongles en poudre (dip), les bouts des doigts sont plongés à plusieurs reprises dans un pot contenant une poudre finement moulue après avoir appliqué la sous-couche. Les particules collent à la base humide et sont fixées à l'aide d'un vernis. On vante le caractère «sain» de vernis à ongles en poudre car celle-ci contiendrait du calcium qui renforce l'ongle et d'autres minéraux. Mais comme pour les autres méthodes, le problème se pose quand il s'agit de retirer les faux ongles.
La dernière tendance en date revient aux films ou patchs pour ongles fabriqués dans une matière de support recyclable que l'on peut découper et coller de manière personnalisée. Avant l'utilisation, il faut nettoyer les ongles avec de l'acétone.
L'enlèvement des faux ongles est une opération pénible pour tous les ongles naturels. C'est surtout le cas en utilisant de l'acétone (indispensable pour les ongles en acrylique, poudre et film) qu'il faut laisser agir jusqu'à dix minutes sur les ongles. Cette procédure dégraisse massivement l'ongle naturel et le rend poreux. Une autre méthode consiste à limer ou à fraiser, ce qui peut entraîner des blessures au niveau du plat et du lit de l'ongle.
Les faux ongles sont un vivier parfait pour les germes. Déjà au moment du modelage, de petites cavités peuvent se former entre l'ongle artificiel et l'ongle naturel. Des bactéries et champignons peuvent facilement s'y installer si l'on ne travaille pas de manière irréprochable.
Comme le faux ongle repose directement sur l'ongle naturel, ce dernier souffre souvent d'un manque d'oxygène, un point critiqué par les dermatologues. Cela entraîne une dégradation supplémentaire de la structure de l'ongle. Il devient mou, fin et sera encore plus sensible aux infections.