L’Ayurveda, la médecine traditionnelle indienne, repose sur un concept de traitement global. Son efficacité est prouvée par un nombre d’études croissant en Occident, aussi cette méthode millénaire bénéficie-t-elle désormais en Europe de la reconnaissance que lui manifestent ses pays d’origine, l’Inde et le Sri Lanka.
Auteur: Andrea Pauli, 07-08.17
Laissez-vous enduire d’huile chaude... manipuler par des mains expertes... envelopper de vapeurs d’herbes aromatiques délicates... choyer de senteurs exotiques... avec l’Ayurveda ! Le programme bien-être n’est cependant qu’une partie de cette médecine globale. Si vous souhaitez vous plonger entièrement dans cette thérapie complexe, vous devrez pratiquer différentes méthodes de purification : vomissement (Vamana), purge (Virecana), lavement (Basti), nettoyage du nez et des sinus (Nasya), saignée (Rakta Moksa).
L’enseignement traditionnel acquiert de plus en plus de considération en Europe en tant que médecine complémentaire, tandis qu’en Inde et au Sri Lanka, ses pays d’origine, elle est reconnue depuis toujours.
L’hôpital Immanuel de Berlin possède une unité de recherche et de traitement Ayurveda, la capitale allemande accueille également la chaire de la médecine naturelle clinique de l’hôpital universitaire Charité. La plus grosse étude réalisée à ce jour sur l’arthrose du genou a rendu ses conclusions. Deux formes de traitement différentes ont été comparées : l’une selon l’Ayurveda traditionnel et l’autre issue de la médecine conventionnelle telle qu’elle est pratiquée de nos jours en Allemagne.
L’efficacité a été remarquable : en se basant sur un index reconnu internationalement mesurant les modifications cliniques des douleurs de l’arthrose, la plupart des participants avaient une valeur de départ de 90 points. Dans le groupe Ayurveda, cette mesure a chuté de 60 points, et de 30 points pour le groupe traitement conventionnel. Ces deux résultats révèlent d’excellentes valeurs quant à l’amélioration de la douleur ressentie, valeurs que les mesures conventionnelles ne parviennent pas à atteindre.
À la clinique de médecine naturelle et intégrative d’Essen, où la médecine traditionnelle indienne a été introduite, la plupart des patients viennent pour des douleurs articulaires. « Nous pouvons traiter efficacement les maladies chroniques », explique le Docteur Syal Kumar. « Les patients qui souffrent de rhumatisme par exemple, n’ont plus besoin de prendre de médicaments après cette thérapie ». Les résultats sont également positifs dans le traitement des hernies discales, des maux de tête, des maladies de peau, des problèmes gastro-intestinaux ou des troubles psychiques.
Le traitement en deux phases est décisif, selon le Dr. Kumar. En premier lieu, l’alimentation et les infusions, ensuite, le Panchakarma. Après la consultation et le diagnostic, selon le degré de chronicité de la maladie, un traitement sera élaboré. Le praticien prescrit les remèdes appropriés (décoction, préparations fermentées et/ou comprimés) ; certains aliments ou activités seront éventuellement limités. Une fois la maladie surmontée, d’autres remèdes seront conseillés pour renforcer le système immunitaire. Si les remèdes et les changements alimentaires n’ont pas porté leurs fruits, ils seront modifiés. La première phase du traitement dure entre un et trois mois.
Si le patient souffre encore après la première phase, il sera temps de se tourner vers le « panchakarma » qui se déroule en trois étapes et vise à rééquilibrer les trois doshas, les éléments fondamentaux de la constitution anatomique et physiologique.
I. Pre Panchakarma : Application d’huile (Snehana) et transpiration (Swedana) pour éliminer les toxines du corps. L’usage de l’huile peut être externe ou interne. Près de 300 huiles sont disponibles, chacune est une composition de 10 à 80 plantes, élaborée individuellement en fonction du patient.
II. Panchakarma : Il s’agit de vomissements ciblés provoqués par des infusions de plantes, purge, lavement à base d’huile et d’herbes, introduction d’huile dans le nez et purification du sang (par ex. par des sangsues). Certains de ses remèdes ne conviennent pas à tout un chacun, on n’est pas obligé de tous les pratiquer.
III. Post Panchakarma : Des remèdes à base de plantes destinés à réguler le système immunitaire seront administrés pendant une certaine période, associés à un régime spécifique et des exercices physiques.
Durant une thérapie ayurvédique, les conseils alimentaires peuvent varier, selon l’évolution du processus de guérison et l’interaction entre les aliments et les remèdes ayurvédiques. Outre la nourriture, les épices jouent un rôle important dans la médecine indienne. Les épices agissent sur tout l’organisme, notamment sur le transit intestinal, elles ont un effet antimicrobien, fongicide et anti-inflammatoire, elles se distinguent par des propriétés apaisantes, antispasmodiques et fluidifiantes, sont utiles contre la fièvre ou pour faire baisser la tension. Le thérapeute doit connaître précisément les effets de chaque épice et la concentration optimale nécessaire.
Durant une thérapie ayurvédique, les conseils alimentaires peuvent varier, selon l’évolution du processus de guérison et l’interaction entre les aliments et les remèdes ayurvédiques. Outre la nourriture, les épices jouent un rôle important dans la médecine indienne. Les épices agissent sur tout l’organisme, notamment sur le transit intestinal, elles ont un effet antimicrobien, fongicide et anti-inflammatoire, elles se distinguent par des propriétés apaisantes, antispasmodiques et fluidifiantes, sont utiles contre la fièvre ou pour faire baisser la tension. Le thérapeute doit connaître précisément les effets de chaque épice et la concentration optimale nécessaire.
Les plantes médicinales ayurvédiques ont une influence encore plus grande sur l’organisme que les aliments et les épices. Environ 3000 plantes sont répertoriées dans la pharmacologie ayurvédique. Les préparations classiques utilisées depuis des millénaires se composent en règle générale d’une multitude de plantes, parfois jusqu’à 60, utilisées pour leurs différentes parties et en quantités diverses. Les préparations complexes agissent selon un mécanisme d’équilibre : une ou deux plantes possèdent des propriétés actives, tandis que les autres ingrédients servent de catalyseurs, par exemple pour une meilleure absorption ou pour l’élimination des substances nocives. L’idée est d’augmenter l’intensité des effets en associant dans une recette de nombreuses plantes médicinales.