Tous les mois, des «saisons»

Tous les mois, il y a les règles: pas vraiment une partie de plaisir. Plutôt tolérées qu'appréciées, parfois même détestées. Et toujours embêtant - personne n'a envie de manipuler des produits d'hygiène féminine au sport, à la piscine ou en voyage. Mais cela ne change rien aux faits: Le femme est un être cyclique et le cycle menstruel exerce une influence considérable sur le corps féminin. Des chronobiologistes des USA ont constaté que, après le rythme de sommeil, leur cycle menstruel naturel constitue l'horloge interne la plus importante dans leur vie. Les hormones féminines jouent un rôle immense: La forme, le rayonnement sexuel et l'apparence physique dépendent du cocktail hormonal féminin. Depuis bien longtemps, la naturopathe Nina Vöhringer tient compte de l'activité cyclique dans la prise en charge holistique de ses patientes. Elle a écrit son mémoire sur «Die Jahreszeiten der Frau: Veränderungen während des Zyklus (...)» (Les saisons de la femme: changements au cours du cycle (...)) et elle cherche à ancrer la perspective féminine dans la naturopathie traditionnelle européenne (TEN).

Le fait de voir l'activité menstruelle qui se répète tous les mois en analogie au rythme des saisons n'est pas vraiment tiré par les cheveux et cela représente une belle image. L'automne symbolise alors la menstruation (1er jour des règles = 1er jour du cycle), l'hiver correspond à la première partie équilibrée, flegmatique de la phase du follicule, l'ovulation marque le printemps plein d'entrain, la phase du corps jaune portée par le «feu du corps» est assimilée à l'été.

• L'état psychique: Au début des règles, un besoin marqué de calme se fait sentir.
• La situation hormonale: Le corps a cessé de produire l'hormone progestérone, l'œstrogène est bas également. L'utérus libère des hormones tissulaires pour permettre d'éliminer les muqueuses.
• L'aspect physique: Ceci est souvent un processus qui déclenche des douleurs, qui peut engendrer des crampes plus ou moins fortes et s'accompagner de diarrhées ou de selles liquides. Le tissu conjonctif est plus mou maintenant, ce qui réduit la stabilité corporelle.
• Ce qui peut aider maintenant: la chaleur! «Ce qui peut faire du bien maintenant, c'est une tisane d'achillée millefeuille à haut dosage. Elle est certes très désagréable à boire, mais elle est efficace», ainsi la naturopathe. De plus, trempé dans la tisane d'achillée millefeuille, un linge chaud et humide peut s'utiliser posé sur le ventre pour le calmer. Celles qui ont une carence en fer en raison des pertes de sang importantes durant les règles peuvent se faire du bien avec une tisane ou une teinture à base de thlaspi.
• À faire, à ne pas faire: Répondre le plus possible au besoin de calme et de se retirer.
• Quelle alimentation: Le corps a besoin de minéraux maintenant, surtout du fer, du calcium et du magnésium, que l'on trouve p.ex. dans les épinards ou les blettes. «Celles qui ont des envies de sucré, se tournent de préférence vers le chocolat noir à 80 pourcent de cacao. Les repas faciles à digérer font du bien aussi, plutôt des choses mijotées pendant longtemps que des crudités.

• L'état psychique: Une poussée d'énergie est en train de se former, l'humeur est de plus en plus équilibrée, parfois même euphorique. On arrive à mieux se concentrer et dispose d'une représentation spatiale accrue. La créativité augmente.
• La situation hormonale: Le corps prépare la prochaine ovulation. L'hypophyse produit à présent l'hormone folliculo-stimulante (FSH) qui stimule les follicules à produire l'hormone œstrogène. Lorsque la production d'œstrogène tourne à plein régime, le taux d'œstradiol augmente en même temps. La production de l'hormone lutéinisante (LH) monte en régime elle aussi (au cours de la phase suivante, la LH va déclencher l'ovulation).
• L'aspect physique: La libido augmente perceptiblement. On peut constater un changement au niveau de l'écoulement vaginal: La glaire cervicale, un indicateur classique de la fertilité, devient plus liquide et plus claire (elle ressemble à du blanc d'œuf cru). Le milieu vaginal est à présent plus alcalin, ce qui augmente légèrement le risque d'infections et de mycoses.
• Ce qui peut aider maintenant: Aider le métabolisme de l'œstrogène par des légumes détoxifiants, p.ex. des asperges ou des artichauts.
• À faire, à ne pas faire: C'est maintenant qu'il faut apporter une attention particulière au sport, le corps est au mieux de sa forme. La musculation est particulièrement efficace en ce moment, l'idéal serait de faire trois à quatre séances par semaine. Mais attention: «Le flux d'œstrogène assouplit les ligaments. Cela augmente le risque de blessure», ainsi Nina Vöhringer.
• Quelle alimentation: En ce moment, grâce au taux d'œstrogène plus élevé, le corps assimile mieux les hydrates de carbone pour les transformer en masse musculaire: Le pain, les pâtes et les pommes de terre seront à l'honneur au menu.

• L'état psychique: Aux alentours de l'ovulation et peu après, le niveau d'énergie est encore assez élevé, «ce qui explique aussi la sensation d'irritation ou de colère que beaucoup de femmes ressentent lors du syndrome prémenstruel», explique Nina Vöhringer.
• La situation hormonale: L'œstrogène et la progestérone continuent d'être libérées en petites quantités. La production de LH augmente brusquement (et favorise, après l'ovulation, la formation du corps jaune à partir de l'enveloppe restante de l'ovule, le follicule).
• L'aspect physique: La température augmente légèrement. Il peut y avoir une prise de poids, des maux de tête peuvent apparaître. Certaines femmes ressentent leur ovulation à cause d'une douleur dite ovulatrice: un tiraillement au milieu ou sur le côté du bas-ventre qui peut être poignant et parfois très fort. Si la douleur se fait ressentir d'un côté précis, cela correspond souvent au côté de l'ovaire où l'ovulation a lieu.
• Ce qui peut aider maintenant: «IL n'est pas évident de traiter cette douleur ovulatrice. Les mesures générales visant à calmer la douleur font du bien, p.ex. boire une tisane à base d'écorce de saule. Si cela n'aide pas, on peut essayer une thérapie viscérale, une méthode issue de l'ostéopathie», conseille Mme Vöhringer. Cette thérapie est proposée par de nombreuses naturopathes.
• À faire, à ne pas faire: Le risque de blessure continue d'être élevé, c'est pourquoi il convient de pratiquer toute activité sportive avec prudence et de ne pas ignorer les éventuels signes de fatigue. De manière générale, il vaut mieux ralentir un peu.
• Quelle alimentation: La phase d'ovulation est une phase de fringale pour beaucoup de femmes. «Maintenant, une alimentation à base de produits complets est importante», souligne Nina Vöhringer. C'est surtout durant cette phase qu'elle conseille un petit déjeuner chaud.

• L'état psychique: L'humeur devient de plus en plus irritable, on se sent vulnérable («journée de pleurnicherie») et on manque d'entrain.
• La situation hormonale: Le progestérone tourne à plein régime (pour une bonne circulation sanguine de la muqueuse utérine), le taux d'œstrogène remonte tout doucement lui aussi. L'intérêt biologique: La préparation de la nidation de l'ovule fécondée - ou bien de la prochaine menstruation.
• L'aspect physique: Chez certaines femmes, une rétention d'eau accrue provoque une prise de poids d'un à deux kilos. Il peut y avoir des douleurs au niveau des seins ou de la tête. La tension artérielle et le pouls augmentent, la thyroïde augmente son fonctionnement. Le métabolisme de base est plus élevé, l'appétit renforcé, mais la digestion est lente. On devient globalement plus vulnérable aux maladies.
• Ce qui peut aider maintenant: Si possible, se retirer et se recentrer sur soi (pas toujours facile quand on travaille). Des plantes équilibrantes comme l'achillée millefeuille ou l'alchémille sous forme de tisane font du bien maintenant. «On recommande aussi des enveloppements du foie maintenant pour soulager le corps et préparer le processus d'élimination mensuel», souligne Nina Vöhringer.
• À faire, à ne pas faire: La vitesse de réaction, la coordination et la motricité fine sont en baisse, c'est pourquoi il faudrait réduire l'intensité de l'activité sportive. Il n'est pas recommandé de renoncer entièrement à l'activité physique car elle peut prévenir le syndrome prémenstruel et elle est généralement bénéfique pour le moral (tout comme la lumière et le soleil). Comme le nombre de thrombocytes est réduit en ce moment, il vaut mieux éviter les opérations chirurgicales si possible.
• Quelle alimentation: Renoncer aux substances «irritante» comme le sucre, l'alcool, le tabac. Ce qui fait du bien maintenant, ce sont les patates douces, la carottes, le panais et les courges: Ils rassasient sans perturber le taux de glycémie et contiennent le neurotransmetteur sérotonine qui améliore l'humeur. Pour stimuler la production de progestérone, on recommande des aliments qui contiennent les vitamines B, C et E, p.ex. les œufs, l'avocat, les graines de tournesol, le citron, le kiwi, les fraises, le brocoli, les pois chiches et le saumon.