Non seulement
l’éducation et la société, mais aussi le bagage biologique
différencient le comportement des hommes et des femmes. Jetons un regard
nouveau et amusé dans ces subtiles différences.
Les hommes ont une plus grande soif de vengeance, résolvent les problèmes géométriques plus facilement et apprécient davantage les rapports sexuels spontanés que les femmes. La gente féminine trouve les mots justes plus facilement que la bonne route, éprouve davantage de compassion et apporte à une équipe une aide plus efficace que ces messieurs grâce à ses compétences sociales.
De telles affirmations, souvent considérées comme politiquement incorrectes, doivent être modérées par le fait que les différences à l’intérieur d’un même sexe peuvent être bien plus grandes que les différences d'un sexe à l'autre. Reste qu’aujourd’hui, on sait expliquer sous l’angle biologique certains comportements ou traits de caractère « typiquement masculins/typiquement féminins », considérés auparavant comme préjugés ou résultant d’une éducation stéréotypée.
Les méthodes d’analyse les plus sophistiquées ont permis d’aboutir à des découvertes toutes nouvelles en matière de différences spécifiques selon le sexe : des expériences de comportement concoctées sur mesure, des tests avec prise d’hormones et, bien entendu, les progrès de l’imagerie médicale comme l’échographie, la résonance magnétique ou le scanner ont permis aux scientifiques de plonger toujours plus loin dans le fameux organe qui pèse entre 1 250 et 1 500 grammes.
Le volume du cerveau chez l'homme est effectivement plus important – même en comparant sa masse par rapport au poids du corps – mais le cerveau de la femme se distingue par une surface plus large et des ramifications cellulaires plus avantageuses.
Chez l’homme comme chez la femme, grâce aux méthodes citées, on peut maintenant visualiser les deux hémisphères du cerveau en phase de réflexion ou de travail. À ce propos, le professeur Dr. Roland Sparing, de la clinique universitaire de Cologne, nous dit lors du tout dernier congrès de la Société allemande de neurophysiologie et d'imagerie fonctionnelle (DGKN) : « Grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ou à la tomographie par émissions de positons (TEP), nous pouvons voir comment le langage se développe chez l'enfant ou comment il se restructure après une attaque cérébrale. L’imagerie fonctionnelle nous permet même maintenant de prévoir le déroulement de la rééducation après un accident cérébral.»
On a largement dépassé les découvertes du neurobiologiste Roger Sperry (prix Nobel de médecine en 1981), qui avait établi que la conscience spatiale et le sens musical se trouvaient dans l’hémisphère droit tandis que les compétences analytiques et langagières étaient régies en principe par l’hémisphère gauche. On sait depuis que la structure du cerveau féminin est plus symétrique, c’est-à-dire qu’il présente deux hémisphère pratiquement similaires, tandis que les représentants du sexe fort ont un hémisphère droit plus développé que le gauche. Dans l’usage du langage, les hommes se limitent à cet hémisphère, tandis que les femmes utilisent les deux parties. Cela explique que les femmes réussissent mieux certains tests de vocabulaire, sont moins sujettes au bégaiement ou à d’autres troubles du langage ou de la compréhension, et recouvrent l’usage de la parole plus facilement après des défaillances suite à une attaque cérébrale.
En outre, l’utilisation des deux hémisphères du cerveau dans le langage explique, selon Markus Hofmann, spécialiste de la mémoire, pourquoi les femmes ne remarquent aucune différence selon qu'elles tendent l'oreille droite ou l'oreille gauche. Il en va tout autrement pour les hommes : la parole et l’écoute se limitent à l’hémisphère gauche, qui va traiter les informations transmises par le côté droit du corps. Notre spécialiste conseille avec un clin d'œil entendu : « Mes chères lectrices, si vous voulez dire à votre chéri que vous l'aimez, chuchotez-le par précaution près de son oreille droite, afin qu'il comprenne ce que vous dites. »
Fort de la multitude de découvertes passionnantes sur les différences entre les hommes et les femmes, le dernier congrès des spécialistes de médecine interne s’est axé autour du thème « cerveau, hormones et comportement des femmes et des hommes ».
Avant que les scientifiques prennent la parole, l'actrice et médecin diplômée Maria Furtwängler a raconté son expérience personnelle en matière de « légère différence » et d’égalité des sexes. « Mon mari (l’éditeur Hubert Burda, n.d.l.r.) ne parvient pas à avoir une seule femme à la direction, alors que l'effectif compte 70 % de femmes. » Il contribue ainsi à faire de l'Allemagne un pays où « seulement deux minuscules pour cent de femmes occupent des postes de direction ». Maria Furtwängler a ensuite évoqué ses propres faiblesses en matière d'orientation spatiale et ses préjugés lors de son premier vol en avion avec une femme comme commandant de bord, « car voir une femme à ce poste ne correspondait à aucune de mes lectures ni à aucune représentation dans mon esprit ».
En dépit de tout l’engagement en faveur de l'égalité des sexes, on ne peut ignorer que les hormones sexuelles les plus connues, comme la testostérone ou les œstrogènes, influencent la perception des situations et se répercutent sur le comportement. Il est également démontré que les expériences vécues modifient le cerveau.
Une étude menée à l’université de la Ruhr à Bochum a montré à quel point il est difficile de distinguer les facteurs biologiques des influences culturelles, à propos de la sempiternelle question suivante : qui se gare le mieux ? l’homme ou la femme ? Les représentantes de la gente féminine ont nettement moins bien réussi ce test.
Un résultat qui doit être accepté, comme l’a expliqué le professeur Dr. Onur Güntürkün, neuroscientifique, lors d’une conférence à la bibliothèque de l'État de Bavière de Munich, même s'il passe pour politiquement incorrect. Il a cependant souligné que cette « légère différence » résultait ici d’un mélange de biologie et de culture : le déficit biologique des femmes pour venir à bout des contraintes spatiales, qui les pénalise tout d’abord, s’amenuise au fur et à mesure de la pratique. Reste que ces dames ont montré de piètres performances, du fait qu’elles s’estiment elles-mêmes plus mauvaises. Un autre élément joue sur les résultats de cette étude, selon M. Güntürkün : « Les femmes détestent la concurrence, tandis que les hommes l’adorent. » Cette explication semble se vérifier parfaitement, au vu des conclusions d'une étude britannique actuelle : pendant un mois, quelque 2 500 manœuvres pour se garer sur 700 places ont été filmées et environ 2 000 conducteurs et conductrices ont été interviewés.
L’évaluation révèle que les femmes, du fait d’une conduite plus lente, trouvent plus rapidement une place que les hommes, qui en ratent d’emblée quelques-unes. Les femmes garent leur voiture plus souvent que les hommes au centre de l’emplacement et suivent, pour 39 % d’entre elles, les consignes de l'auto-école, alors que c'est le cas pour seulement 28 % des hommes. Selon M. Güntürkün, il est indéniable que, lorsque les femmes ne sont pas l’objet d'une étude, source d’anxiété, et ne sont pas obligées d’entrer en concurrence avec les autres,les sentiments typiquement féminins de doute de soi, qui amenuisent la performance, sont absents.
Le doute de soi se révèle également lors d’études sur le système de récompense, « le stimulant principal de notre comportement ». C’est ce qu’a souligné le professeur Hendrik Lehnert, médecin spécialiste des effets du métabolisme et des hormones à la clinique universitaire de Lübeck, lors du congrès des spécialistes de la médecine interne.
L’activation d’une structure déterminée dans le système nerveux central nous transmet un sentiment de bien-être intense qui influence le comportement humain dans des proportions extrêmes. L’activation de ce « noyau accumbens » a été comparée entre des hommes et des femmes à l’aide de jeux de partage tirés de ce qu’on appelle l'économie comportementale : un joueur A possède une certaine quantité d’argent, qu’il doit partager avec B de sorte que ce dernier soit satisfait, le solde revenant à A. La question est de savoir à partir de quand B accepte le partage de A. Par expérience, on sait qu’il acceptera quand le rapport sera de 1:1 – bien qu’au vu de sa position initiale il devrait déjà se réjouir d'un montant plus faible.
Les essais de même sens sur le thème de « l’égalité des salaires » concluent : le système de récompense chez la femme est activé dans une mesure plus faible que chez l'homme ; en revanche, lorsque les personnes testées reçoivent un salaire supérieur par rapport à quelqu’un d’autre pour la même tâche, la zone du cerveau dédiée à l'empathie va s'activer exclusivement chez la femme.
M. Lehnert nous livre ses commentaires : « Les femmes ont mauvaise conscience lorsque, dans une situation donnée, elles s’en sortent mieux que d’autres. Ce peut être l’une des raisons qui expliquent pourquoi les femmes ont tant de mal à accepter des postes de direction, car elles ne peuvent s’empêcher de penser : je ne le mérite pas. Il y a sûrement quelqu'un de plus compétent que moi. »
Outre le doute de soi bien féminin, les expériences ont mis en relief une autre différence entre les sexes : la possibilité offerte de sanctionner les participants (réellement ou fictivement) par une décharge électrique en cas de comportement incorrect a été utilisée bien plus souvent et nettement plus intensément par les hommes que par les femmes. Le spécialiste de médecine interne résume ainsi ces résultats : « Les hommes avaient une soif de vengeance extrême ! » Il ajoute cependant avec un sourire : « Cela ne correspond pas tout à fait à mes expériences au quotidien. »
La capacité à se mettre à la place d’autrui était également au cœur d'une étude menée par des scientifiques à Bonn et à Cambridge, et réalisée à l'aide d'un spray nasal à l'ocytocine.
Cette hormone revêt toute son importance lors de l’accouchement : elle déclenche les contractions et favorise la lactation dès que le nouveau-né se met à téter. En outre, elle intervient dans la relation entre la mère et l’enfant et celle du couple ; elle se traduit par confiance et affection.
Les participants masculins au test ont absorbé les substances sémiochimiques en question par le biais d’un spray nasal, tandis qu’un groupe témoin s’est vu administrer uniquement un placebo. Après la prise d’hormones, on a présenté aux participants des photos à lourde charge émotive : un homme en deuil, un enfant qui pleure, ou encore une fillette câlinant des chats. Les personnes ayant pris des « hormones de tendresse » ont réagi avec bien plus de compassion que l’autre groupe. Le degré d’empathie des hommes testés était aussi élevé que celui des femmes.
Selon le professeur Lehnert, ces résultats confirment sans équivoque « que les hommes et les femmes n'ont pas le même bagage au départ ». Ce type de distinction devrait à l'avenir être davantage pris en compte par la médecine. L’ocytocine doit maintenant être testée à des fins thérapeutiques pour les patients souffrant de schizophrénie. En effet, ces patients ont souvent un déficit en sociabilité dû à leur maladie.
De même qu’il est démontré que la compassion est plus grande chez les femmes et que leurs compétences en géométrie sont moindres – dans le monde entier d’ailleurs –, on est parvenu à prouver scientifiquement ce que les féministes ont pendant des décennies rejeté au rang de préjugé : par nature, les filles préfèrent jouer à la poupée, les garçons aux voitures ou au ballon. Ce sont des études menées sur des animaux, « des primates non humains mâles et femelles, qui tendent à le démontrer, permettant ainsi de trancher entre le biologique et le culturel », comme nous l’expliquait M. Güntürkün.
Résultat : les jeunes cercopithèques verts (de la famille des singes), en fonction de leur sexe, ont des préférences de jouets différentes. Les femelles se sont emparées de poupées, à pouponner ou à soigner, ou ont joué avec des casseroles. Les mâles ont nettement préféré les jeux d’action, les ballons ou les voitures.
Ainsi s’explique un cas frappant (peut-être quelque peu imaginé), que le spécialiste de la mémoire Markus Hofmann évoque sur son site Internet : une mère, féministe convaincue, a offert à sa fille un camion de pompier au lieu de la poupée demandée. Un jour, elle entre dans la chambre de la fillette, la voit bercer le camion enveloppé d'une couverture et l’entend dire : « Ne t’inquiète pas petite voiture, tout va bien se passer ! »
Apparemment, le sens de l’orientation n’est pas la tasse de thé des femmes. Reste que la gente féminine n’a rien à envier à l’avantage biologique de ces messieurs car, à l'heure du GPS et de l’aide au stationnement, l’aptitude à s’orienter et la capacité à se garer facilement sont reléguées au second plan.
C’est en tout cas ce que prétend l’auteure, une femme qui accorde beaucoup d’importance aux recherches actuelles des professeurs Anita Woolley et Thomas Malone : à l’Université Carnegie Mellon de Pittsburgh, on est parvenu à la conclusion que la performance des équipes dans la résolution de différentes tâches – brainstorming, prise de décision, solutions à des énigmes visuelles – s’est accrue avec le nombre des femmes.
Cela n’est pas dû à l’intelligence des individus, selon les conclusions des scientifiques, mais, en raison de la sensibilité sociale, « les équipes majoritairement féminines étaient systématiquement les meilleures ! »
Le cerveau de l’homme est plus gros, mais celui de la femme se distingue par une surface plus large et des ramifications cellulaires plus avantageuses.