Tout le monde voudrait se reposer durant ses vacances. Ceci d'autant plus quand on souffre de certaines affections. Nous vous donnons des conseils pour des régions bienfaisantes.
Dis-moi de quoi tu souffres et je te dirais où aller en voyage - c'est ainsi que l'on pourrait décrire très brièvement les sciences de la bioclimatologie et de la météorologie médicale. La première travaille sur les effets du climat sur les plantes, animaux et l'homme; la météorologie médicale se penche de manière plus détaillée sur l'évaluation de facteurs climatiques, sur leurs effets sur l'homme; le bien-être général et l'évolution de maladies (chroniques) étant particulièrement intéressants.
Partir en voyage l'esprit et les sens ouverts fait du bien au corps et à l'âme. Voyager nous rend cosmopolites et tolérants, préserve notre jeunesse et fraîcheur, nous procure des expériences que nous pouvons nous rappeler pendant des années avec un sentiment agréable. Et si on choisit la bonne destination, on trouvera un véritable repos dont la santé profitera. Pour cela, on n'est pas forcément obligé de partir très loin - un long trajet, parfois de plusieurs jours, est non seulement discutable du point de vue écologique, mais aussi un facteur de stress dont nous pouvons fort bien nous passer.
Des vacances vraiment reposantes devraient d'ailleurs durer au moins deux semaines, trois semaines seraient mieux, et il ne faudrait pas les charger d'un programme trop ambitieux - que ce soit des visites, des activités dans la nature ou du sport. Il ne faut pas exagérer l'activité physique et il faut être conscient de certains risques, p.ex. lors de randonnées exigeantes, dans les grandes hauteurs, en nageant ou en pratiquant la plongée. Dans le doute, il vaut mieux en faire un peu moins.
Comme on ne peut pas stocker le repos, outre les grandes vacances annuelles, les courts séjours ou week-ends prolongés ont aussi leur raison d'être - toujours à condition de procurer du plaisir et de la détente et non un stress supplémentaire.
La montagne ou la mer, l'altitude ou la découverte d'une ville, un climat chaud, frais, chaud et humide ou sec, l'Alaska ou l'Andalousie, la Belgique ou Bali? Il ne faut pas prendre cette décision uniquement selon ses préférences personnelles (voire celles des autres). Il existe des destinations parfaites pour différentes maladies et des destinations inadaptées. La qualité du repos est étroitement liée au degré de bien-être que l'on ressent sur son lieu de vacances.
Qu'est-ce que ça fait du bien d'avoir mal nulle part pendant trois semaines! Je souffre de problèmes d'arthrose depuis un âge relativement jeune et cette exclamation m'a échappé après un séjour printanier dans le désert américain. Le climat chaud et sec, mais pas trop chaud entre mars et mai, avait rendu leur souplesse aux doigts et autres articulations et les douleurs avaient disparu. Malgré des randonnées plutôt fatigantes, j'étais comme un poisson dans l'eau, sans parler du plaisir à observer la floraison magnifique des cactus et la richesse inattendue de la faune du désert, à commencer par les chants joyeux des oiseaux tôt le matin, jusqu'aux lapins d'Amérique, en passant par des scarabées capteurs de brouillard.
En effet, le climat désertique est très bénéfique pour la plupart des maladies de type rhumatismal. L'aspect décisif ici n'est pas vraiment la grande chaleur (qu'il vaudrait mieux éviter) mais une chaleur homogène avec une humidité faible. Un voyage à la mer Morte permet de doubler le plaisir du désert car il permet d'associer le séjour dans un climat sec et chaud aux bains dans l'eau tiède.
La plupart des personnes atteintes de rhumatismes supportent très mal le climat tropical, chaud et humide. Beaucoup de personnes souffrant de maladies rhumatoïdes supportent mieux, voire bien le froid, surtout le froid sec, à l'exception des patients atteints d'arthrose et ceux aux vaisseaux sensibles et/ou atteints de troubles circulatoires, p.ex. le syndrome de Raynaud.
Pour un voyage dans des régions désertiques, il convient de privilégier des périodes où la chaleur est agréable, mais pas encore extrême (et les nuits ne doivent pas être trop froides). En règle générale, les saisons propices sont le printemps et l'automne. Bien qu'on compte savourer la chaleur, il faut quand même se protéger soigneusement du fort rayonnement UV. L'exposition intensive aux rayons ultraviolets peut même entraîner une activité renforcée ou bien une poussée de certaines affections rhumatoïdes.
Les régions à la chaleur sèche conviennent moins aux personnes en surpoids, présentant des varices, ayant une tendance aux thromboses ou à l'emphysème pulmonaire ou aux cas sévères de broncho-pneumopathie chronique obstructive BPCO. Il convient de faire preuve de prudence aussi concernant les enfants et les séniors à la circulation instable car ils présentent un risque accru d'épuisement et de collapsus dus à la chaleur.
Un climat tempéré avec un air pauvre en allergènes, propre et contenant du sel si possible permet aux poumons malmenés de reprendre des forces. Les personnes allergiques, asthmatiques ou atteintes d'une bronchite chronique ou de BPCO profitent d'un séjour de santé dans le climat vivifiant du littoral ou en (moyenne) montagne. Le vent frais, les variations de températures, le rayonnement UV intense et l'air salé de la mer du Nord et de la mer Baltique sont un défi pour le système immunitaire et l'incitent à mieux se préparer. Les endroits où l'on se sent le mieux dépendent des préférences individuelles et aussi des troubles et de leurs manifestations. Ainsi, les personnes allergiques au pollen et aux acariens se sentiront bien à la montagne au-dessus de 1500 (et en dessous de 2000) mètres. L'air y est propre et pauvre en pollen et il y a nettement moins d'acariens à cette altitude.
Chez les personnes atteintes d'asthme ou de BPCO, d'emphysème pulmonaire ou de maladies cardiaques cependant, l'air «plus rare» et les températures plus fraîches en journée à haute altitude peuvent entraîner des malaises, des problèmes respiratoires ou une aggravation des troubles. Elles peuvent respirer librement dans l'air salé des côtes du nord. Les gouttelettes d'eau de mer qui se retrouvent dans l'air quand les vagues déferlent, l'aérosol marin, humidifient les muqueuses de manière naturelle. Les glaires coincées dans les profondeurs sont fluidifiées, les bactéries et d'autres substances indésirables sont évacuées des poumons et des bronches en toussant. L'air salé stimule aussi l'activité des cils des voies respiratoires supérieures. Les personnes qui ont du mal avec le climat fortement vivifiant à la mer peuvent aussi respirer l'air qui libère dans les stations thermales au climat tempéré de moyenne montagne qui proposent des inhalations de sel et de saumure. Les inhalations dans des bâtiments de graduation, des salines et des galeries naturelles des mines de sel sont un vrai délice pour les voies respiratoires malmenées, permettent de se détendre et ménagent la circulation sanguine. Elles conviennent même aux bébés et jeunes enfants.
Les patients souffrant d'une affection pulmonaire devraient éviter les extrêmes: La chaleur peut mettre le cœur et la circulation sanguine à rude épreuve; l'air très sec et froid peut entraîner une hypersensibilité des voies respiratoires.
Dans tous les cas, les allergiques, asthmatiques et autres personnes atteintes d'affections pulmonaires devraient éviter l'air pollué des grandes villes, notamment les endroits où la pollution de l'air est encore plus forte, comme certaines métropoles asiatiques.
L'eau et l'air salés sont aussi un délice pour les personnes ayant des problèmes de peau, comme de l'eczéma, une dermatite atopique ou du psoriasis. L'air marin avec sa teneur élevée en iode, magnésium et oligo-éléments stimule non seulement la réaction immunitaire des voies respiratoires, mais aussi celle de la peau.
Les patients présentant ce type de maladies cutanées peuvent profiter d'un séjour dans le climat vivifiant de la mer du Nord ou Baltique; un séjour balnéaire à la mer Morte est optimal. Son eau riche en minéraux possède un effet antiinflammatoire. Les rayons UVB du soleil sont moins irritants pour la peau car la région se situe à 400 mètres en dessous du niveau de la mer et le rayonnement est particulièrement bien absorbé grâce à la couche d'air plus épaisse. Mais ici aussi, on peut attraper un coup de soleil! La période optimale pour voyager à la mer Morte est donc aussi le printemps et l'automne; une protection solaire correcte et suffisante est indispensable.
Pour les personnes atteintes de la maladie cutanée appelée rosacée (ou couperose), ce dernier est obligatoire, et ceci pas uniquement les jours ensoleillés, car le rayonnement UV aggrave le tableau clinique. Tout comme le froid et les fortes variations de température, la chaleur peut être désagréable et déclencher une poussée. Beaucoup de personnes atteintes racontent cependant que les vacances à la mer et les bains dans l'eau salée leur font beaucoup de bien et produisent un effet positif sur le grain de la peau. Un climat sec est mieux supporté par beaucoup de patients atteints de rosacée que la chaleur lourde et une humidité de l'air élevée.
Le principe suivant vaut pour tous les patients: Dans le doute, se concerter avec son médecin; dans tous les cas pour les voyages lointains qui impliquent des vols de longue durée et des vaccins. Penser aux urgences possibles et souscrire une assurance rapatriement le cas échéant. Veiller à emporter les médicaments nécessaires en quantité suffisante. Pour les voyages en avion, il faut transporter les médicaments dans les bagages à main pour ne pas se retrouver dans le pétrin lors d'une éventuelle perte de la valise en soute. Le plus souvent, il est possible sans problème d'emporter des médicaments; une attestation médicale confirmant p.ex. que l'on a besoin de seringues pour des raisons de santé ne peut pas faire de mal (à emmener aussi dans les bagages à main).
Il va de soi qu'il faut planifier son voyage correctement quand on est atteint d'une maladie aiguë ou chronique, ceci avec d'autant plus de précision que la destination est lointaine. On devrait tenir compte de facteurs comme le risque d'infection, une hygiène potentiellement mauvaise, la nourriture inhabituelle et un éventuel inconfort. Il est également important de s'informer sur les soins médicaux sur place.