Les rayons de soleil du printemps réchauffent le corps et remontent le moral. Le réveil de la nature diffuse de la bonne humeur et stimule des projets ambitieux. Si seulement la fatigue du printemps n’existait pas ! Une personne sur deux est freinée dans son élan : fatigue, bâillements interminables et difficultés de concentration sont au rendez-vous. À qui la faute ? Au temps ? Aux hormones ?
Nous autres humains, nous nous traînons avec mollesse et fatigue, tandis qu’autour de nous animaux et végétaux s’éveillent à une nouvelle vie : ce n’est pas une maladie (d’ailleurs vous n’avez pas besoin de médicaments) mais une phase d’adaptation. Aussi la règle d’or est-elle d’aider activement son corps à se préparer à ce changement, mais sans forcer. Prenez le temps qu’il vous faut, reposez-vous si vous en avez besoin.
Auteure : Ingrid Zehnder, 04.04
Pendant l’hiver, vous avez passé la plupart de vos journées à l’intérieur : le corps n’a pas reçu assez d’oxygène. Le manque d’oxygène ralentit les fonctions organiques, avec pour conséquence des troubles de la circulation sanguine, une baisse des performances, des maux de tête. Les bâillements fréquents révèlent directement un manque d’oxygène.
Rien qu’une courte promenade chaque jour suffit à fournir au corps suffisamment de lumière et d’oxygène, et à maintenir le moral. Même lorsque les températures descendent ou en cas de mauvais temps, sortez vous promener.
Les fameux caprices du temps du mois d’avril n’arrangent rien. Avril est lunatique et demande à nos vaisseaux de s’élargir dès qu’il fait chaud, et de se rétrécir lorsque la température baisse, soit une constante adaptation. Si cet ajustement ne s’effectue pas assez rapidement, la circulation se dérègle, vertiges et faiblesses se font ressentir.
Dès que les jours rallongent et que le soleil se montre plus généreux, le biorythme se modifie également. Des changements hormonaux, qui influencent également le métabolisme, s’effectuent dans notre corps.
Les hormones contrôlent tous les processus essentiels du corps, comme le sommeil, le métabolisme, le bien-être, l’énergie, la faim, la soif, la reproduction et la croissance. Lorsqu’au printemps les jours rallongent et que la lumière devient plus intense, la thyroïde, la glande pinéale et la glande cortico-surrénale travaillent à plein régime et produisent plus rapidement davantage d’hormones. Ainsi stimulé, l’organisme exécute son nettoyage de printemps, fabrique davantage de nouvelles cellules et renforce les défenses, affaiblies durant l’hiver. Les enfants et les adolescents grandissent plus vite durant cette période.
Lorsqu’on parle de fatigue du printemps, on évoque deux hormones en particulier : la sérotonine, « l’hormone du bonheur » ou « de la bonne humeur », et la mélatonine, dite « hormone du sommeil ».
La condition préalable à la formation de sérotonine est la présence de l’acide aminé tryptophane, que le corps humain ne fabrique pas, mais qui est fourni par une alimentation riche en protéines. La sérotonine est un neurotransmetteur, une substance parmi tant d’autres qui transmet les informations d’une cellule nerveuse à l’autre. Elle intervient notamment dans le rythme éveil-sommeil, assure le bien-être et le sentiment de satisfaction, donne aussi un élan dynamique. La sérotonine est fabriquée dans le cerveau à partir du tryptophane pendant la journée.
Dans l’obscurité et pendant la nuit, le corps transforme la sérotonine en mélatonine, laquelle commande le cycle éveil-sommeil de nombreuses fonctions organiques, et favorise le sommeil.
Le corps doit s’habituer à l’augmentation de la production de sérotonine dès que les jours s’allongent et que la lumière du soleil s’intensifie, et à la diminution simultanée de mélatonine. Conséquence : l’envol vers le printemps n’a pas lieu aussi rapidement que nous l’espérions. Lorsque le moteur interne s’essouffle, ralentissez, accordez-vous des pauses, jusqu’à ce que l’horloge interne ait retrouvé son rythme.
Selon une étude de l’Université de Georgetown, à Washington, les personnes fatiguées au printemps présentent souvent un taux de sérotonine bas. Mais n’allez pas croire que vous n’aurez pas de carence en sérotonine parce que vous mangez beaucoup de viande. Certes, les aliments riches en protéines comme la viande, le poisson et les produits laitiers contiennent beaucoup de tryptophane. Mais ils bloquent le transport du tryptophane vers le cerveau à cause d’autres éléments constitutifs des protéines. Cela entraîne même souvent une baisse du taux de sérotonine. Une astuce pour vous aider : consommer des aliments riches en glucides. En effets, les glucides fournis par l’alimentation (amidon, sucre) créent les conditions préalables au transport optimal du tryptophane vers le cerveau. Pour que la sérotonine y parvienne, où elle déclenchera alors la bonne humeur, le taux de glycémie dans le sang doit s’élever. Cela n’est possible qu’en mangeant des glucides.
Pour être en forme au printemps, il faut remplir ses résjerves en énergie.
De nombreux conseils populaires recommandent de manger les quelques aliments considérés comme « aliments du bonheur », qui contiennent des traces de sérotonine dans leur chair (bananes, ananas, papayes, avocats, figues, dattes, raisins, pommes, prunes, noix, tomates). Ce serait formidable, malheureusement la sérotonine provenant d’une source externe ne contribue pas au bonheur, car elle ne parvient pas jusqu’au cerveau, seul endroit où elle déploie son effet.
À la fin de l’hiver, les réserves en vitamines et en sels minéraux sont souvent vides. Les carences en fer, magnésium, sélénium, zinc, calcium et potassium, ainsi qu’en vitamines B, C et E sont fréquentes. Cela rend non seulement l’organisme plus vulnérable aux maladies infectieuses et bactériennes, mais en outre les carences en vitamines sont la porte ouverte aux troubles circulatoires, à la fatigue, à l’apathie et aux maux de tête. Par ailleurs, un déficit en vitamine B1 et B6 fait diminuer le taux de sérotonine dans le cerveau, conduisant au mécontentement, à la mauvaise humeur et à une sensibilité accrue à la douleur. On trouve ces vitamines dans la levure de bière, les germes de blé et les produits au blé complet.
L’idéal est de lutter contre la fatigue du printemps à l’aide d’une alimentation adéquate : les spécialistes recommandent des repas riches en vitamines et en sels minéraux, des céréales complètes (germes de blé), du fromage, du fromage blanc, du riz complet, des pommes de terre, des pâtes, beaucoup de fruits et de légumes.
Si l’on démarre sa journée avec un muesli, on se donne des ailes. Grâce aux précieux flocons de céréales, au lait et aux fruits frais, les réserves en vitamines et en sels minéraux se remplissent.
Pour être en forme au printemps, il faut remplir ses réserves en énergie. Commencez dès le matin. En effet, bouger le matin permet d’éliminer les chagrins et les soucis ! Prenez le temps de vous réveiller. Tendez et étirez bras et jambes, bougez la colonne vertébrale, respirez profondément. Les mouvements articulaires soulagent et assouplissent. Vous stimulez ainsi votre tension artérielle, avant même de quitter le lit. Ensuite, il est plus facile de se décider à pratiquer une petite gymnastique matinale fenêtre ouverte. Un précieux remède contre l’embonpoint de l’hiver et la fatigue.