En Europe, les jardins ne servent plus à l’autosuffisance. Aujourd’hui, lorsque les enfants sèment pour avoir leur propre nourriture, soignent les plantes, les récoltent et les travaillent alors dans la cuisine, le jardin remplit une autre fonction. Les petits jardiniers vivent des expériences qu’aucun jouet pédagogique cher, aucun film pour enfants ni aucune activité de temps libre organisée ne peuvent leur apporter. Ils découvrent et créent quelque chose par eux-mêmes. Ils se sentent en communion avec la nature et avec les humains, avec lesquels ils profiteront ensuite du fruit de leur travail.
Le pédagogue allemand Friedrich Fröbel, à l’origine des premiers jardins d’enfants et inventeur du mot allemand « Kindergarten », avait déjà souligné le rôle fondamental de la nature dans le développement de l’enfant.
Ce terme est connu à l’échelle internationale et est donc considéré comme un emprunt à la langue allemande. Fröbel plaidait pour qu’on laisse les petits enfants découvrir comment la nature fonctionne. Si possible, chaque enfant inscrit au jardin d’enfants devrait recevoir son propre carré de terre et pouvoir décider ce qu’il veut en faire. Il apprendrait ainsi à s’occuper des plantes avec soin.
En 2014, la commission allemande « Slow-Food-Kinderkommission » a publié un guide à ce sujet intitulé « Essgärten für Kinder » [potager pour les enfants]. La co-auteure Cornelia Ptach déclare que des activités telles que l’ensemencement, le repiquage et l’arrosage renforcent les capacités motrices. Les enfants apprennent surtout la patience et la persévérance : « Ils apprennent combien de temps et d’attention sont nécessaires afin de pouvoir travailler un produit dans la cuisine. Ils prennent ainsi conscience de la valeur des cadeaux de la nature. »
Selon Cornelia Ptach, les très jeunes enfants peuvent récolter des salades et cueillir des baies. Au contraire, les tâches plus compliqués comme l’ensemencement de très petites graines et le repiquage de jeunes plants fragiles sont réservées aux enfants plus grands. De manière générale, Ptach recommande toutes les plantes qui grandissent vite et qui sont faciles à soigner.
Parmi celles-ci, on retrouve aussi des plantes comestibles comme la ciboulette, le souci, la bourrache ou la capucine, avec lesquelles ont peut décorer les plats de manière créative.
Selon Cornelia Ptach, le jardinage renforce toutes les capacités actuellement perçues comme des compétences-clés dans le domaine de l’économie, malheureusement négligées dans beaucoup
d’écoles : les « soft skills », les qualités dites humaines. Cela leur permet d’acquérir des qualités comme : la prise d’initiatives, la confiance en soi, le sens des responsabilités et le développement d’une empathie pour l’environnement. Quand les enfants peuvent décider eux-mêmes de ce qu’ils ont envie d’essayer, le travail de jardinage leur apporte encore plus : il peut renforcer leur curiosité et leur enthousiasme pour la découverte du monde.
Comme chaque jardin est un petit écosystème propre, les enfants peuvent y découvrir la grande diversité de ce monde. Ils peuvent entendre les oiseaux chanter, observer des insectes et déterrer des vers de terre. Ils peuvent encore regarder comment un bourgeon fleurit, et comment une chenille se transforme pour devenir un papillon. Ils peuvent aussi construire un hôtel à insectes ou bien bricoler des décorations pour leur fête d’anniversaire à partir de matériaux naturels.
L’expérimentation peut parfois aussi mener à des mésaventures et à des résultats inattendus. Selon Cornelia Ptach, cela fait partie des choses de la vie et du processus d’apprentissage. Cependant, il est important que les expériences positives soient les plus nombreuses : « Les enfants se réjouissent de tout ce qui grandit, ils examinent la forme de chaque carotte et mangent avec plaisir ce qu’ils ont cultivé eux-mêmes. »
Les scientifiques ont constaté que la plupart des préférences en matière de nourriture sont acquises, et qu’il existe une sorte de mémoire des goûts : Les adultes se tournent volontiers vers ce qu’ils ont souvent mangé avec plaisir lorsqu’ils étaient petits. C’est pourquoi le jardinage et la cuisine sont aussi un entraînement pour les papilles, déclare Cornelia Ptach.
Certaines préférences en matière de nourriture sont toutefois innées, dont la préférence pour le sucré, car il représente ce qui est mûr et atoxique dans la nature. Selon Cornelia Laut, les fruits sucrés comme les fraises et les légumes comme les pois mange-tout sont les plus appréciés dans le parterre des enfants. Les pois et les fèves sont aussi passionnants car ils croissent en grimpant,
aussi leur croissance peut-elle être observée attentivement par les enfants. Les pommes de terre sont aussi appréciées mais pour une raison totalement différente : juste avant la récolte, la plante flétrit et il n’y a presque plus rien à voir. La surprise est donc d’autant plus grande lorsque les gros bulbes apparaissent après avoir été déterrés.
Dans le jardin comestible Deemter à Brèmes, dans le nord de l’Allemagne, se trouvent des plantes qui peuvent émerveiller même les adultes. Ce jardin abrite plus de 1000 sortes de plantes comestibles et accueille des visiteurs et des classes d’écoliers, qui ne se contentent pas de regarder mais peuvent également toucher et goûter. Les petits visiteurs y grignotent volontiers le cerfeuil anisé, dont les graines immatures sentent la réglisse, les feuilles de tilleul sur une tartine, ou les bourgeons d’hémérocalles. Les jeunes bourgeons de houblon et d’hostas sont de véritables amuse-bouches lorsqu’ils sont servis cuits.
Comme friandise supplémentaire, Frits Deemter conseille le staphylier. À l’intérieur d’une capsule gonflée, on peut trouver jusqu’à six noix. Lorsque la capsule est mûre, elle émet des cliquetis quand on la secoue. Parmi les favoris, des choses très simples comme les « crêpes sur une tige » dont la pâte contient des fleurs de sureau. Les orties remportent toujours un franc succès. « Beaucoup de jeunes trouvent très amusant qu’on puisse les manger », explique Frits Deemter. Pour ceux qui n’ont pas de jardin, il est possible de commencer par des bacs à plantes sur le balcon ou sur l’appui de fenêtres. Plus tard, les enfants auront peut-être l’occasion de vivre ces expériences dans un jardin à l’école. De plus en plus de régions développent ce genre d’initiatives. En Suisse, il existe une grande offre à l’échelle nationale : Grâce au projet « Projekt Gartenkind » de l’association « Infoklick », les enfants de l’école primaire peuvent utiliser leur temps libre en s’occupant de leur propre parterre bio pendant toute une saison.
Le projet « Kartoffel-Projekt » sert d’introduction dans le monde du jardinage, tandis que le projet « Drei-Felder-Wirtschaft » permet d’élargir ses connaissances : Les pommes de terre sont plantées la première année. La deuxième année, on s’occupe des céréales dans les champs et pendant la troisième année, les fleurs poussent. Le projet s’accompagne d’ateliers au cours desquels les enfants cuisent eux-mêmes leur pain par exemple, ou font de la confiture et du sirop. En 2016, des cours introductifs ont été organisés pour des futurs formateurs, dans six endroits différents.
En jardinant, les enfants ressentent l’influence qui existe entre les hommes, les animaux et les plantes, souligne l’association « Infoklick ». Les jeunes apprennent que les plantes peuvent avoir des exigences différentes, et sentent que le temps passe (depuis la graine qui germe jusqu’à la croissance de la plante, la maturation du fruit, la mort de la plante et la préparation de la prochaine saison). À la fin, les enfants retournent chez eux les bras chargés de leur récolte.
Une étude vient de confirmer ce que les parents et les grands-parents savent par expérience : la nourriture plaît particulièrement aux enfants lorsqu’ils l’ont eux-même préparée. Ils ont ainsi moins de raisons de râler. Cette découverte a été faite par la psychologue de l’alimentation et de la santé Simone Dohle, ainsi que par ses collègues de la Technischen Hochschule (ETH) de Zurich.
Les études de l’ETH de Zurich prouvent que ces petits chefs accordent une attention particulière à tous les ingrédients. Manger devient bien plus que simplement consommer, c’est aussi une pratique sociale. Si l’humeur est détendue, si les ingrédients sont cultivés à domicile et décorent parfois les plats de manière amusante, les repas en famille peuvent être le meilleur moyen de préparer une future alimentation saine.
Prends beaucoup d’herbes aromatiques différentes (par ex. du persil, de la menthe, de la mélisse, de la marjolaine, de la livèche, de la sauge, du cerfeuil, de la bourrache, du thym, du romarin, du basilic, de l’oseille), hache-les finement ensemble et dispose-les sur un plateau à rebords. Prends une motte de beurre et dépose-la sur une planche en bois avec un couteau. Pose une corbeille à pain avec beaucoup de tranches de pains dedans. Ajoute un petit bol de sel.
Maintenant, chacun peut beurrer une tranche de pain et la poser contre les herbes, coté beurré en dessous, appuyer un peu et
ajouter du sel.
Trier les baies et vérifier qu’elles sont en bon état. Couper la gousse de vanille sur la longueur et extraire la pulpe. Mixer finement les baies avec la pulpe de vanille. Ajouter le sucre en poudre, le yaourt et le miel.
Cela fonctionne bien avec un robot culinaire ou un mixeur. Remplir les moules avec la préparation. Laisser reposer au moins quatre heures au congélateur. On retire la glace des moules en les laissant quelques secondes sous un filet d’eau chaude.
Tipp:
Conserver le reste de la gousse de vanille dans un verre avec du sucre. Cela permet de faire du sucre vanillé.
Tiré du livre « Der kleine Koch. Lieblingsrezepte für Kinder » de Junior Slow e.V. m Allemagne, édité par Verlag oekom en 2015.