Les régimes finissent bien trop souvent de la même manière : sans aucun changement. Appréhender différemment son corps aide plus qu’un nouveau régime.
De nombreuses femmes suivent – trop souvent, malheureusement – un régime. Les régimes vous chuchotent à l’oreille que tout sera bientôt complètement différent, en particulier votre silhouette. Qui n’a jamais entendu la phrase « Non merci, je suis au régime ». Ou encore « Oh nooon, j’ai tout repris ! ». En général, les régimes sont loin de tenir leurs promesses.
Bien manger est un véritable plaisir. Cependant, nous mangeons en premier lieu pour faire le plein d’énergie. Telle est la raison d’être des petits pains, des bananes, des gâteaux et des légumes. Nous mangeons pour pouvoir penser, marcher, aimer, nous déplacer, travailler et rire – pour ne citer que quelques-unes de nos merveilleuses possibilités.
Tout le monde présente des besoins énergétiques individuels. Certaines personnes ont besoin de manger plus que d’autres. Néanmoins, l’idée du régime reste globale. En effet, les régimes consistent au mieux en des recommandations nutritionnelles dont on peut vérifier l’efficacité pour soi.
Certaines de ces recommandations sont judicieuses. Ainsi, il est sans aucun doute bon de savoir qu’un simple croissant est très, très gras. Autrefois, on en mangeait simplement parce qu’on en avait envie ou à l’occasion. Les régimes font malheureusement souvent abstraction de la sensation de faim ou d’autres raisons qui nous poussent à manger. Pourtant, lorsqu’on mange sans avoir faim, on grossit. Avec ou sans régime.
On le sent soi-même lorsqu’on a pris du poids. Ou pas ? La plupart des gens n’ont même pas besoin d’une balance ; un coup d’œil dans le miroir ou un pantalon devenu un peu étroit au niveau de la taille suffit. Et la plupart d’entre eux n’ont pas non plus besoin d’un tableau pour savoir que les sucreries et les aliments gras font grossir, et qu’une alimentation naturelle et adéquate est la meilleure que l’on puisse offrir à son corps. On sait également qu’il faut faire attention à la qualité de son alimentation.
Voici comment cela fonctionne la plupart du temps : à peine a-t-on perdu du poids que le nombre de kilos remonte déjà sur la balance. Les bonnes résolutions – ne plus manger gras et faire davantage d’exercice – n’ont pas survécu aux diverses circonstances comme les fêtes, les vacances, la pluie, le froid et les maux de tête.
Avez-vous déjà remarqué que peu de régimes seulement vous proposent de manger quand vous avez faim et d’arrêter quand vous êtes rassasiés ? D’ailleurs, ressentez-vous encore ce sentiment de faim ?
Il est rare de vraiment ressentir la faim. Dans nos contrées, ce sentiment semble être presque éradiqué. Ce que nous connaissons en revanche, c’est l’appétit. Cela ne signifie pas pour autant que le corps a besoin de « carburant ».
Manger simplement par appétit serait comme s’arrêter à chaque station-service que l’on voit sur la route pour faire le plein, peu importe si le réservoir est vide ou pas.
Grossir, mincir, grossir – en général, les régimes sont loin de tenir leurs promesses. Et quand on a perdu quelques kilos, l’effet yo-yo se révèle être une expérience plutôt frustrante.
Pour reprendre l’exemple de la station-service, on est toujours fier lorsque sa voiture consomme peu de carburant : « 5,5 litres seulement ! Génial ! » Cependant, lorsque le corps fonctionne à basse consommation, on refuse de le reconnaître. « Je n’ai mangé qu’un muesli ce matin et une soupe à midi ! Mmmh. Ce n’est pas assez. Je n’ai pas faim mais je vais quand même manger un petit quelque chose. »
Connaissez-vous ce genre de situation ? Votre corps a peut-être un moteur merveilleusement économique. Pour le découvrir, vous devez observer votre faim.
En effet, avoir faim signifie que le corps a de nouveau besoin d’énergie. Dès lors qu’on ne souffre pas d’une maladie métabolique, la faim est un très bon signe. Mais que signifie avoir faim ? Pour certains, cela s’apparente à une sensation désagréable dans le ventre, souvent liée à des gargouillements. Lorsqu’on a faim, on souhaite manger. Rien de sucré en général, mais plutôt quelque chose de solide, des aliments qui fournissent au corps l’énergie dont il a besoin. Seul le sentiment de grande faim exige l’absorption de sucres rapides dans le sang.
Essayez graduellement de détecter quand votre faim se manifeste, puis mangez lentement jusqu’à ce que vous vous sentiez repu. Il ne s’agit pas d’être complètement rassasié – cela serait déjà trop. Si la quantité consommée ne suffit pas, vous pouvez toujours manger un petit en-cas ultérieurement. Vous aurez probablement besoin d’un bon moment pour vous familiariser avec ces nouveaux signaux du corps.
Du temps où l’être humain se nourrissait encore du fruit de son labeur dans les champs et de ses récoltes dans la forêt, la plupart des gens mangeaient simplement lorsqu’ils avaient faim. À condition d’avoir eu quelque chose à manger – à l’époque, il n’y avait pas encore de réfrigérateur dans lequel on pouvait conserver les aliments, ni même de congélateur rempli à ras bord et devant être entièrement vidé, puisque même les produits congelés peuvent se périmer. Il n’y avait aucune étagère pleine de chocolat ou de chips. Et on n’avait encore moins le choix entre des boissons sucrées ou aux arômes artificiels. On mangeait ce que la nature nous donnait et, de temps en temps, des friandises que les voyageurs ramenaient d’autres pays.
Tout est différent aujourd’hui. Nous vivons dans la diversité. Cela signifie que nous devons garder la tête froide et le contrôle de nous-mêmes si nous voulons éviter de nous noyer dans cette diversité. L’un des grands défis de notre époque consiste à ne pas accepter toutes les offres que l’on nous vante. En effet, parmi tous ces aliments proposés, nombreux sont ceux qui ne présentent aucune réelle qualité nutritionnelle. Ils ne contiennent que des « calories vides », de l’énergie qui s’installe sur les hanches sans nous nourrir.
Avez-vous déjà visité les rues piétonnes de villes comme Bâle, Zurich, Lucerne ou Heidelberg ? On y trouve des sandwiches, des pizzas et des sushis à emporter. À chaque coin de rue, on vous invite à manger quelque chose.
Comment faire alors pour ne plus simplement résister, mais opposer au contraire un NON catégorique à toutes ces offres ? En se demandant si l’on a vraiment faim. Si ce n’est pas le cas, il faut alors se demander clairement si l’on souhaite tout de même manger ou si l’on préfère écouter sa conscience, qui a besoin d’une « autre nourriture ».
Les composants psychiques ne jouent aucun rôle dans les régimes traditionnels. On vous explique peut-être qu’on peut parfois « manger par frustration » mais ça, vous le savez déjà. Et les magazines féminins ne se lassent pas de vous dire que les femmes tristes ont besoin de chocolat. En revanche, ils ne vous apprennent pas comment on peut surmonter sa tristesse sans sucreries, résoudre ses problèmes ou encore comment on peut différencier la faim de l’appétit.
Nous devons découvrir ce qui peut nous aider à atteindre notre poids idéal et apprendre en même temps à bien prendre conscience de l’importance de la qualité et à l’intégrer dans notre vie. Pour ne pas prendre du poids ou maigrir, vous devez apprendre à vous connaître vous-même ainsi que vos habitudes alimentaires.
Cela signifie également apprendre à analyser les sentiments qui nous poussent à acheter un croissant, même lorsqu’on n’a pas faim. Est-ce de l’ennui ? De la frustration ? Ou bien est-ce qu’il n’y a tout simplement aucune discussion substantielle à table avec les collègues, et cela explique pourquoi on mange encore un dessert – en désespoir de cause ?
Plus on prend conscience de cette réalité, plus rares sont les fois où l’on ingurgite quelque chose sans s’en rendre compte. L’absorption d’aliments, et donc le poids, se régule alors d’elle-même. Toutefois, cela ne constitue pas le seul objectif. En d’autres termes, on devrait se demander tous les jours si on a faim ou s’il s’agit d’un besoin psychique. Résultat : on devient ainsi de plus en plus conscient et indépendant de la publicité et des chocolats qu’une collègue sympathique pose sur le bureau. « Merci beaucoup mais je n’ai pas faim. » La collègue comprendra et en ce qui concerne les chocolats, ils n’en deviendront pas plus mauvais pour autant. On parie ?