Prenez soin de votre flore intestinale !

Généralement, aucune douleur ne survient mais la tolérance des antibiotiques diffère d'un individu à un autre. Si la flore intestinale ne peut se régénérer que difficilement ou si elle est même endommagée, notre auto-immunité se voit affaiblie et notre état de santé est en danger. Quelques simples mesures suffisent à retrouver toute notre vitalité. Une amélioration de la flore intestinale vaut la peine puisqu'un intestin sain signifie une vie saine.

Il existe deux affirmations pertinentes qui illustrent bien la signification de l'intestin pour notre santé. Paracelsus disait déjà au 16e siècle que « la vie ou la mort repose dans l'intestin ». Si nous suivons cette ancienne sagesse, nous devons également donner raison au proverbe datant lui aussi de plusieurs siècles : « Les racines de notre santé se trouvent dans l'intestin. » D'une manière ou d'une autre, notre intestin joue un rôle déterminant dans l'ensemble de notre corps. C'est pourquoi il nous faut lui prêter toute l'attention qu'il mérite.

L'intestin n'est pas seulement important, il est aussi immense : Il englobe une surface de 300 m², ce qui correspond à la taille d'un court de tennis. Cette très grande surface est nécessaire pour recevoir suffisamment de liquide et d'éléments nutritifs.

La muqueuse intestinale est recouverte de bactéries et comprend de nombreuses cellules du système immunitaire. Sans une flore intestinale équilibrée, le métabolisme tout entier se voit perturbé et seule une flore intestinale saine garantit une défense immunitaire intacte. Elle forme une barrière contre l'implantation d'agents pathogènes qui peuvent pénétrer dans le corps via la muqueuse intestinale. Si la flore intestinale est en mauvais état, le risque de tomber malade est plus important. Le corps est affaibli d'une manière générale, les guérisons sont plus longues et les fonctions de tous les jours sont de plus en plus sujettes à des dysfonctionnements.

Le pharmacien d'Appenzell connaît un moyen très simple pour lutter contre cet effet secondaire fort indésirable dont il avait recours lorsqu'il travaillait à l'hôpital : « Si un patient devait prendre un antibiotique dans notre hôpital, on lui ordonnait en même temps chaque jour un yaourt pour son repas du soir. »

Les yaourts possèdent un effet probiotique naturel. Ce qui veut dire de façon simplifiée : ils aident la flore intestinale et agissent ainsi contre les diarrhées. Le mot « probiotique » regroupe différents types de bactéries qui doivent combattre une prolifération des germes présentes dans l'intestin. Les lactobacilles sont les organismes les plus connus utilisés comme probiotiques.

Les lactobacilles survenant naturellement sont des germes importants dans notre organe digestif. Les produits probiotiques spéciaux contiennent plus de germes que les yaourts traditionnels et ont donc un effet particulièrement favorable pour notre flore intestinale. Les aliments probiotiques appartiennent également à cette catégorie : contrairement aux probiotiques, ils ne contiennent pas de germes vivants, mais viennent solliciter la croissance des « bonnes » bactéries intestinales souhaitées.

Cela fait longtemps que les ferments lactiques sont utilisés pour produire des aliments et pour pouvoir les conserver plus longtemps. C'est au Suédois Carl-Wilhelm Scheele que revient en 1780 la première découverte et isolation de l'acide lactique dans le petit-lait aigri.

Notre corps également peut produire de l'acide lactique. Les lactobacilles naturels peuvent être d'une très grande aide lorsqu'il s'agit de remettre la flore intestinale en bon état. Ils libèrent une substance qui fait mourir les bactéries néfastes. En outre, ils créent un milieu acide dans l'intestin, ce qui ne plaît que très peu aux bactéries introduites, celles-ci privilégiant un terrain neutre ou basique.

L'acide lactique est un composé chimique qui représente un intermédiaire important dans notre métabolisme. Vous avez peut-être déjà lu sur l'étiquette d'un yaourt qu'il existe différents acides lactiques. En raison de leur activité optique différente, on différencie les acides lactiques D(-) tournant à gauche et les acides lactiques L(+) tournant à droite. Le corps humain produit uniquement des L(+). Cette forme d'acide lactique est donc désignée comme étant « précieuse d'un point de vue physiologique ». L'acide lactique L(+) est également favorable aux « bonnes » bactéries intestinales, ces dernières favorisant un intestin acide dominé par les L(+).

Alfred Vogel a découvert l'importance des ferments lactiques et a donc commencé à travailler très tôt sur une version conservable du petit-lait sain. Il recommandait déjà le  dans son ouvrage de référence sur les médecines naturelles publié en 1952, « Le petit docteur » : « Le concentré de lactosérum fermenté pouvait aider à rétablir l'équilibre de la flore bactérienne dans l'intestin. »

Silvia Niederberger, nutritionniste diplômée, connaît de nombreuses « histoires d'intestins » remontant à l'époque où elle travaillait à l'hôpital. Elle a pu dresser le constat suivant à partir de son quotidien à l'hôpital : les envies coïncident dans la plupart des cas avec les besoins de notre intestin. C'est pourquoi il est important de prêter attention aux signaux que notre corps nous envoie.

Lors d'une diarrhée aiguë, il faut en premier lieu privilégier les aliments cuits aux aliments crus : « Cela vaut même la peine de mettre en purée les aliments cuits étant donné que les bactéries affaiblies pourraient également avoir de la peine avec les fibres grossières. Le menu pour bébé avec de la purée de pommes de terre et de carottes est en tout cas très bon pour un intestin en mauvais état ! »

Comme cela a été dit plus haut, les yaourts probiotiques aident la flore intestinale à se régénérer étant donné qu'une partie de la flore intestinale comprend des ferments lactiques importants que nous pouvons directement absorber avec ces produits. Le lait et les yaourts sans lactose sont plus faciles à digérer que les produits contenant du lactose.

En règle générale, il faudrait se nourrir d'aliments facilement digestibles lorsque l'on vient d'avoir quelques soucis de digestion. Tout ce que l'intestin ne peut pas transformer est rejeté sous forme de diarrhées. L'intestin peut digérer les glucides très rapidement et très facilement : comme le riz, les pâtes, les biscottes, le pain sans céréales, la semoule ou la polenta. Il faut éviter de manger d'importantes quantités de fromage et de charcuterie ainsi que les aliments frits. En outre, cela vaut la peine de renoncer provisoirement aux choux et aux fruits à noyau car ces derniers peuvent facilement entraîner des ballonnements.

Et il ne faut pas oublier de boire : il est indispensable de remplacer le liquide que le corps a rejeté avec les selles. 2,5 litres d'eau par jour peuvent compenser cette perte. Silvia Niederberger connaît une ancienne recette de grand-mère pour se faire un thé à l'effet constipant : mettre de l'eau chaude sur des myrtilles séchées, puis bien mastiquer les myrtilles.

En fonction du degré de gravité du problème d'origine, il faudrait éventuellement envisager un nettoyage en profondeur de l'intestin. Si l'intestin est sérieusement endommagé et que la digestion a été compromise pendant une longue période de temps, il existe le risque que le corps tout entier en souffre.

On pourrait comparer une purification de l'intestin à une réinitialisation d'un ordinateur : on arrête le système qui est ensuite nouvellement programmé. Cela signifie que l'intestin est dans un premier temps vidé puis nettoyé. Puis, les cultures de bactéries intestinales sont minutieusement régénérées. Ce nettoyage doit priver les mauvaises bactéries d'un terrain favorable à leur prolifération, une situation de départ favorable à un repeuplement de bactéries « saines » est ainsi créée.

Il est possible de purifier l'intestin de différentes façons. Veuillez au mieux consulter votre médecin ou un pharmacien de confiance pour obtenir des conseils personnalisés ainsi que des informations.