La musique ne nous met pas seulement de bonne humeur, elle peut aussi améliorer la santé. Des chercheurs sont sur la piste des mécanismes.
Auteure: Andrea Pauli, 09/21
Au mois de novembre, nous avons demandé à nos client(e)s de nous confier le titre de la chanson qui les met de bonne humeur. En effet, la musique n'est pas seulement un excellent régulateur de l'humeur, elle renforce aussi le système immunitaire.
Nous avons reçu plus de 1600 chansons – c'est formidable! Pour nous, il n'a pas été simple de choisir les meilleurs morceaux... Toute l'équipe de marketing de A.Vogel faisait partie du jury et a voté pour désigner les chansons qui seraient retenues pour la finale. C'est avec plaisir que nous vous présentons maintenant la playlist «bien-être» des fans de A.Vogel et que nous vous révélons ainsi également les noms des gagnant(e)s du tirage au sort. Nous espérons que l'écoute de ces chansons vous procurera beaucoup de plaisir!
Tout au long de la vie, les bruits, les mélodies, les tons et les rythmes ont un effet en nous et sur nous. Nous pouvons tirer profit de ce fait, autant au quotidien que dans des situations liées à la maladie. Au cours des 20 dernières années, la recherche sur l'efficacité de la musicothérapie s'est développée de manière considérable. Les plus importants efforts de recherche sur l'effet de la musique ont été investis dans le domaine des neurosciences. Par conséquent, la musique, sous toutes ses formes, joue un rôle de plus en plus important dans la prévention et le traitement de différentes maladies.
Le musicien instrumentiste, psychologue et neuroscientifique Stefan Kölsch qui, depuis 2015, est professeur au sein du programme de coopération des meilleurs chercheurs mené par l'université de Bergen/Norvège, s'est penché sur la force thérapeutique de la musique dans le cadre d'un travail intensif. C'est en 2019 que son livre «Good Vibrations» a été publié. Dans celui-ci, il cite de nombreux exemples issus de son domaine de recherche pour faire comprendre la manière dont la musique contribue à lutter contre les maladies. Dans ce contexte, le professeur Kölsch attire l'attention notamment sur le système de récompense de notre cerveau pouvant être activé par la musique ainsi que sur les hormones du bonheur telles que la dopamine et l'ocytocine.
Le scientifique renommé écrit: «En plus des processus sous-jacents qui se déroulent dans le cerveau, chaque émotion a également des effets sur le reste du corps; c'est-à-dire que chaque émotion est accompagnée de changements végétatifs et même hormonaux. Par conséquent, elle a également des effets sur le système immunitaire, même si ces effets ne sont peut-être que minimes en cas d'émotions légères et brèves. Les émotions positives peuvent contribuer à la régénération et soutenir les pouvoirs de guérison tandis que le stress continuel a des effets négatifs sur les fonctions immunitaires et peut nous rendre malades. Chaque fois que nous rions ou nous réjouissons, cela déclenche un feu d'artifice biochimique qui est bénéfique pour notre santé. La musique peut provoquer des émotions positives, avoir un effet positif sur nos humeurs, nous aider à nous détendre et à gérer le stress – et ainsi, renforcer nos pouvoirs de guérison.»
Les effets de la musique sur le système endocrinien (terme désignant tous les organes et tissus qui produisent des hormones) ont fait l'objet de recherches intensives basées sur l'hormone cortisol. Il a été constaté que la musique ayant un effet activateur et vitalisant fait plutôt augmenter le taux de cortisol tandis qu'il baisse sous l'effet de musique relaxante. Quand nous entendons de la musique gaie, l'hypothalamus (le centre de contrôle le plus important du système nerveux autonome) entre en contact avec certaines autres structures du cerveau. «Il suffit donc d'écouter de la musique pendant quelques minutes pour influencer l'activité dans le centre de contrôle hormonal situé dans le cerveau et pour réduire, par exemple, la production d'hormones du stress», nous explique le professeur Kölsch. «Avec de la musique, nous pouvons influencer bon nombre d'activités dans notre cerveau de manière à ne plus faire obstacle à l'autoguérison naturelle de notre corps (...) Même la crise la plus noire ne peut pas empêcher que de la musique encourageante libère au moins une molécule d'une substance messagère réconfortante», telle est la conclusion que tire le professeur Kölsch.
Après avoir analysé une multitude d'articles scientifiques, études et/ou méta-analyses, il a trouvé la confirmation du fait que l'utilisation ciblée de musique est efficace en cas d'accident vasculaire cérébral, de démence due à la maladie d'Alzheimer, de Parkinson, d'autisme, de douleurs chroniques, de problèmes de dépendance, de troubles non organiques du sommeil et de dépression.
Le chant exerce une influence positive sur l'équilibre hormonal humain. Le professeur Gunter Kreutz de l'université Carl von Ossietzky d'Oldenbourg, musicologue, peut le confirmer. Il explique que, ces dernières années, il a été constaté que le chant est lié à la libération d'hormones et de neurotransmetteurs qui activent le système de récompense et améliorent ainsi nettement l'humeur subjective. Il ajoute que cela fonctionne même chez des personnes qui ne se sentent pas très bien ou souffrent de troubles dépressifs. Et que, même si le chant n'est pas un remède, c'est tout de même une stratégie efficace pour réguler les sentiments.
De plus, différents travaux de recherche le prouvent: ainsi, une étude dirigée par le professeur Kreutz en 2013 à Cologne a prouvé que des personnes qui se décrivaient elles-mêmes comme malheureuses se sont transformées en chanteurs enjoués après trois mois de répétitions hebdomadaires de la chorale. Des mesures ont révélé des taux d'ocytocine nettement augmentés dans leurs échantillons de salive. L'ocytocine est une hormone qui a un effet de réduction du stress et améliore le bien-être. Les personnes testées ont confirmé dans des questionnaires ressentir du bonheur après avoir chanté.
Apparemment, la réaction immunitaire est également influencée de manière favorable par le chant, comme le suggère une étude lancée par le professeur Kreutz en 2004 à l'université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main. Dans les échantillons de salive des membres d'une chorale paroissiale qui chantaient le requiem de Mozart, on a constaté une augmentation significative de l'immunoglobuline A. Cet anticorps est chargé de combattre les agents pathogènes dans les muqueuses.
L'utilisation de la musique sur la base de mécanismes de régulation de l'organisme est au cœur des travaux de Vera Brandes, pendant de longues années (jusqu'en 2017) directrice du programme de recherche en musicothérapie de l'université de médecine privée Paracelsus de Salzbourg et vice-présidente de la société internationale de musicothérapie à New York. Elle ressent et utilise la musique comme «médicament». Madame Brandes et son équipe ont développé une «méthode de stimulation auditive basée sur la chronobiologie et axée sur la musique» et, en outre, un système audio permettant de traiter les troubles du sommeil.
«Dans tous ses processus, l'organisme humain suit certains rythmes qui se déroulent de manière autonome selon des rythmes qui se répètent constamment. La chronobiologie (mot-clé «horloge interne») permet d'étudier comment cela fonctionne exactement. C'est pourquoi elle joue un rôle décisif dans la musicothérapie moderne», c'est ainsi que la chercheuse en musique explique son approche. Elle indique que des analyses de séries temporelles permettent d'observer comment le déroulement des fonctions organiques se transforme quand on écoute de la musique, et si on peut constater une amélioration des performances des organes ou non. Dans ce contexte, explique Madame Brandes, on peut observer des «phénomènes de résonance». «Au cours de ce processus, la musique applique ses rythmes sur ceux de l'organisme, tandis que les rythmes de l'organisme se synchronisent aussi les uns avec les autres.» Elle ajoute qu'une utilisation régulière des programmes de musique produits spécialement à cette fin permet à l'ensemble de l'organisme de retrouver le «bon» rythme.
La musicothérapie met le fait à profit qu'une musique d'un certain type permet de conditionner l'organisme (de manière positive ou négative). Pour le traitement, cela signifie: on crée une situation profondément relaxante pour le patient. Le traitement commence donc dans un environnement entièrement dépourvu d'éléments perturbants qui correspond aussi au rythme chronobiologique du patient. «Dans ce but, nous établissons au préalable un profil chronobiologique au moyen d'un questionnaire que nous analysons», explique Madame Brandes. La personne concernée entend alors pour la première fois la musique composée spécialement à cet effet – et se souvient souvent de son effet positif au cours du traitement. La musique correspondante est jouée uniquement avec des instruments naturels, aucun instrument synthétique n'a été utilisé.
"Pour obtenir de bons résultats, la musique doit être bien choisie et dosée tout comme un autre remède. Rappelons à ce sujet le principe homéopathique, ce qui est fort détruit, ce qui est faible stimule."
Alfred Vogel, Le petit docteur. Le classique de la médecine naturelle. 28ème édition 2020
«La musique peut être un complément judicieux et extrêmement performant à la médecine traditionnelle, et parfois même une alternative efficace. Les effets curatifs de la musique qui peuvent souvent être provoqués avec des moyens extrêmement simples sont bien souvent beaucoup trop peu mis à profit», explique le professeur Kölsch. Il ajoute qu'il faut faire la distinction: «La musique ne peut pas guérir. Mais elle peut – peut-être mieux que de nombreux médicaments – véhiculer nos pouvoirs de guérison.» Le professeur Stefan Kölsch nous donne un conseil: «Créez votre propre coffre-fort musical. Enregistrez des morceaux avec lesquels vous associez des expériences positives. Ils peuvent nous aider à nous souvenir de choses positives dans des moments d'humeur morose et à affaiblir l'effet d'aspiration émotionnel négatif.»