Originaire d’Orient et du bassin méditerranéen, le souci fait partie de la famille des composées. Encore appelé fleur de calendule, cet habitué des jardins rustiques tend ses lumineux capitules oranges vers le soleil, du matin au soir, quand il fait beau. S’il ne le fait pas, c’est qu’il va pleuvoir. On le trouve rarement à l’état sauvage tandis que dans les jardins, il n’exige guère de soins, poussant comme bon lui semble entre des pieds de tomates ou de haricots, les framboisiers ou les rosiers. C’est une plante facile qui fleurit pendant longtemps, parfois de mai à octobre.
Dans son ouvrage, «Causae et Curae», Hildegarde de Bingen témoignait déjà de l’emploi du souci comme plante médicinale. L’érudite abbesse connaissait bien la pommade «Ringula», fabriquée à base de lard et de souci, qui servait à traiter les teigneux. On se servit pendant longtemps de cette simple par voie interne, puis la petite fleur aux effets semblables à ceux de l’arnica, mais sans risque pour la peau, devint très à la mode au 19ème siècle, comme remède contre le cancer. De nos jours, ses indications relèvent essentiellement des propriétés antiinflammatoires, cicatrisantes et dermatologiques du Calendula. Ceci correspond toutefois à un large éventail de modes d’utilisation et d’applications. Parmi les principales indications, citons l’acné, l’eczéma, les furoncles, les varices, les ulcères cutanés (spécialement de la jambe), les engelures, les crevasses, les brûlures, les contusions et les escarres. Tirant profit des nombreuses qualités du souci, on fabrique maintenant une multitude de produits au calendula – cela va du rouge à lèvres au détergent pour lave-vaisselle.
La plante est un bienfait en soi. Une macération de fleurs de souci dans de l’huile de tournesol n’est qu’un exemple parmi bien d’autres pour illustrer son effet régénérateur et curatif sur la peau. Allant du jaune au rouge brunâtre, les fleurs renferment des carotinoïdes; on les utilise comme teinture depuis le Moyen Âge. Elles donnent une belle couleur jaune au beurre, au fromage, au fromage blanc, aux entremets et aux pâtisseries, après macération dans du lait. On peut aussi colorer le riz ou les pâtes avec des fleurs de souci, au lieu de safran – d’ailleurs, on mélangeait autrefois souvent du calendula au safran, qui coûte beaucoup plus cher. On utilise en outre les pétales de souci, surtout les plus foncés, pour des produits de maquillage et des teintures capillaires. On en met souvent dans les mélanges de fleurs séchées et dans les tisanes composées pour en améliorer l’aspect. C’est aussi une garniture comestible pour les salades et les soupes. Dans les jardins, la plante est décorative mais également utile, la décoction servant d’engrais.
Garnier 1 morceau depain avec du fromage, de la mayonnaise et quelques fleurs de souci (en angl. Marigold), passer rapidement au four pour gratiner – ou bien déguster froid – ce délicieux sandwich que les Américains considèrent comme un casse-croûte très sain. Remplacer la mayonnaise par du fromage blanc par souci diététique.
Couper finement une poignée de fleurs et de feuilles de souci fraîches, faire fondre au bain-marie 250 g de beurre de cacahuètes, ajouter le souci. Utiliser un récipient assez grand car le beurre fondu augmente de volume. Chauffer à feu doux pendant ½ heure. Filtrer à travers une gaze, mettre dans des petits pots de verre sombre.
Enduire plusieurs fois par jour de pommade les plaies qui se cicatrisent mal (même celles des animaux) ou les mains rêches, crevassées, écorchées. Il existe de nombreuses variantes de ce célèbre onguent, entre autres à base de saindoux ou de beurre de chèvre.
Verser ¼ de l d’eau bouillante sur 1 c.c. de fleurs séchées ou 2 à 3 c.c. de fleurs fraîches, laisser infuser pendant 10 mn, filtrer.
En médecine populaire, on recommande volontiers cette tisane thermogène et sudorifique pour les femmes. Boire 2 ou 3 tasses par jour pendant la semaine précédant les règles afin de régulariser le cycle menstruel.
On peut aussi utiliser l’infusion pour des rinçages capillaires, comme additif aux bains, comme lotion buccale et pour des gargarismes en cas d’inflammations de la bouche ou de la gorge, pour des pansements à appliquer sur les plaies. Elle est aussi très appréciée pour soulager les pieds douloureux.